François Hollande poursuit son voyage en Asie. Le chef de l'Etat est mercredi à Séoul et si l'environnement évidemment au cœur de cette visite, la question de Notre-Dame-des-Landes s'est invitée à l'ordre du jour. Ségolène Royal et son entourage sont en effet du voyage et la ministre de l'Ecologie a toujours été opposée à la construction de cet aéroport. Or la reprise des travaux l'agace considérablement.
"Ségolène Royal est furax". C'est le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, qui fait partie de la délégation présidentielle, qui a vendu la mèche auprès des quelques journalistes présents, dont l'envoyé spécial d'Europe 1 : "Ségolène Royal est furax sur Notre-Dame-des-Landes !" La ministre de l'Ecologie ne digère pas que Manuel Valls ait décidé d'autoriser l'annonce de la reprise des travaux la semaine dernière.
Une erreur politique, selon Royal. L'entourage de la ministre confirme que celle-ci était hostile à cette annonce. Argument invoqué : à un mois de la conférence sur le climat à Paris et des élections régionales, c'est une erreur politique qui ne fait gagner aucune voix aux candidats socialistes. "On peut moderniser l'aéroport existant pour bien moins cher en préservant une zone humide très riche en terme de biodiversité. Ce qui est incompréhensible, c'est cette obstination forcenée du gouvernement sur ce dossier", a regretté Cécile Duflot, invitée mercredi matin d'Europe 1. Pour l'ancienne patronne des écolos, "c'est un faux projet".
Ségolène Royal l'a dit au Premier ministre, sans réussir à le convaincre, Manuel Valls en ayant fait une question d'autorité de l'Etat. Sur le fond, la ministre de l'Ecologie estime que c'est tout le projet qui est à revoir, raconte un de ses proches Les choses se sont enkystées, les plans de l'aéroport datent d'il y a 20 ans et il faudrait donc se remettre autour d'une table.
"Cela permettrait d'économiser des milliards d'euros". Ségolène Royal a d'ailleurs un plan B, avec un système de train+avion, au départ de Nantes, avec enregistrement à Nantes et accès prioritaire à la porte d'embarquement une fois arrivée à Roissy. "Cela permettrait d'économiser des milliards d'euros", conclut un conseiller de la ministre.