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Yanis Darras , modifié à
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, l'agriculteur est revenu sur la volonté de certains de ses confrères de bloquer le marché de Rungis. "Notre objectif, ce n'est pas d’affamer les Français, c’est de les nourrir", affirme-t-il.

En route vers Rungis. Ce lundi, plusieurs dizaines de tracteurs sont partis d'Agen en direction du marché de Rungis, avec un objectif en tête : bloquer le cœur alimentaire de l'Île-de-France. Malgré les premières annonces de Gabriel Attal la semaine dernière, les agriculteurs continuent de crier leur ras-le-bol, face à des revenus toujours plus bas et des normes toujours plus contraignantes. 

Les blocages se poursuivent en France, notamment autour de Paris où pas moins de huit barrages ont été érigés par les agriculteurs sur plusieurs axes autoroutiers, comme l'A4, l'A6 ou encore l'A1. Devant les portes du marché de Rungis, un important dispositif policier a été mise en place pour empêcher les actions des exploitants. 

"On veut nourrir" les Français

Invité ce mardi matin, le président de la FNSEA ne soutient pas l'idée de bloquer le plus grand marché du pays. "Vous savez, je suis agriculteur en Île-de-France, donc je connais bien cette région et je connais bien Rungis et les gens qui y travaillent. Notamment un certain nombre de mes collègues qui tous les matins vont livrer leurs produits", explique-t-il au micro de Sonia Mabrouk.

"Nous avons depuis le début de cette action, fait le choix de ne jamais aller au vice. Parce que notre objectif, ce n'est pas d'affamer les Français, on veut les nourrir. Donc, ceux de nos compétiteurs syndicaux qui veulent aller à Rungis pour faire le coup de force, nous, on a dit que ce n'était pas une bonne idée depuis le début. Après, chacun prend ses responsabilités", insiste-t-il sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews. 

"L'histoire de notre syndicat, c'est l'exigence et la responsabilité"

Mais la crainte que les syndicats soient débordés par leur base est prise très au sérieux par l'État, qui craint un nouvel épisode similaire aux Gilets jaunes. "Un agriculteur, vous savez, c'est un chef d'entreprise, il est responsable, il est responsable de ses actions. Mais, ce que je dis juste, c'est : 'Qui va négocier avec le gouvernement ? Qu'est-ce qu'on veut ? Le chaos ?'", se questionne-t-il. 

Avant d'ajouter : "Nous depuis toujours, l'histoire de notre syndicat, c'est l'exigence et la responsabilité. Le mandat qui m'a été donné avec l'ensemble des administrateurs de la FNSEA, c'est de négocier avec le gouvernement, pas dans n'importe quelles conditions. On a des revendications claires qu'on a portées au gouvernement. Mais si on veut plus de dialogue, si on veut juste la violence, eh bien ça ne sera pas chez nous", conclut-il.