François Braun, nouveau ministre de la Santé après le remaniement de ce lundi, n'y va pas par quatre chemins. Il a estimé que "tout notre système de santé est à bout de souffle". Après avoir salué Brigitte Bourguignon pour son "écoute bienveillante" et sa "volonté de prendre les problèmes à bras le corps", l'ex-chef des urgences de Metz a évoqué, lors de la passation de pouvoir au ministère, un "système de santé (...) capable de faire des choses extraordinaires, comme pendant la pandémie, mais (qui) manque de souplesse, de visibilité, n'est plus compris par nos concitoyens ni par nos soignants".
"Les urgences (...) sont malades, l'hôpital public n'est pas bien, et tout notre système de santé est à bout de souffle", a ajouté celui qui vient de remettre 41 propositions au gouvernement, dans le cadre d'une mission flash sur les "soins non programmés". Et de marteler qu'"il y a urgence pour lutter contre les inégalités d'accès à la santé, dont les déserts médicaux sont l'emblème le plus terrible", mais aussi "pour l'hôpital et pour les soignants, terrassés par la crise Covid dont nous n'avions pu anticiper toutes les conséquences".
"Garder le lien avec ceux qui sont auprès des malades"
Le nouveau ministre a annoncé qu'il recevrait, "dès les prochains jours", avec sa ministre déléguée Agnès Firmin-Le Bodo, "les corps intermédiaires de santé pour démarrer la grande concertation des parties prenantes voulue par le président de la République". "Et nous nous déplacerons sur le terrain" pour "garder le lien avec ceux qui sont auprès des malades", a poursuivi François Braun, assurant qu'il "reste urgentiste, avec dans (son) ADN la volonté de qualifier les problèmes et d'agir rapidement pour les résoudre".
Brigitte Bourguignon a souhaité à ses successeurs du "courage" et d'"être bien ici" dans ce ministère de la Santé qu'elle quitte après sa défaite électorale aux législatives face au RN. "C'est ma première, elle est rude", a-t-elle confessé les larmes aux yeux après son discours. Cette "femme du Pas-de-Calais" a insisté, entre autres, sur "le respect de l'accès aux soins pour chaque citoyen, droit qu'il conviendra d'avoir toujours à l'esprit dans les concertations".