La présidente du Front national Marine Le Pen a évoqué l'hypothèse de rebaptiser le parti en "Nouveau Front", a-t-on appris vendredi de source interne au parti.
Une hypothèse mais "rien de retenu" encore. L'appellation figure déjà sur les affiches de la tournée de Marine Le Pen auprès des militants en vue de la refondation du FN, sur lesquelles on peut lire "en avant pour un nouveau front". "Vive le nouveau Front!" avait lancé la dirigeante frontiste en clôturant son discours dimanche à Essay, dans l'Orne. "Nouveau Front" a été "évoqué comme une hypothèse" en bureau politique lundi "mais rien n'a été retenu", a précisé un cadre frontiste, confirmant une information de L'Opinion. "Il y a un peu de flou, rien n'est tranché", a ajouté cette source. Un autre nom, celui de "Solidarité nationale", a été proposé par un autre membre de la même instance puis écarté, a-t-on indiqué de même source.
Un changement qui fait débat. Marine Le Pen souhaite que son parti change de nom pour mieux le refonder et accéder au pouvoir, mais ce changement d'appellation fait débat au sein de la formation politique. Sébastien Chenu, porte-parole du FN, "espère" que le FN sera rebaptisé tandis que le député apparenté FN du Gard Gilbert Collard a changé d'avis et juge que "ça ne servira strictement à rien". Le co-fondateur du FN Jean-Marie Le Pen y est aussi opposé. Il estime que changer le nom, qui date de la création du FN en 1972, serait une "véritable trahison" des électeurs.
Vote. Marine Le Pen a promis que les militants voteraient sur un éventuel nouveau nom. Mais les modalités de ce vote ne sont pas encore connues. La question du nom ("Seriez-vous favorable à un changement de nom du Front national ?") figure dans le questionnaire sur la refondation envoyé aux plus de 51.000 adhérents du FN à jour de cotisation, dont les réponses sont en train d'être dépouillées. Mais Marine Le Pen a laissé entendre dans l'Orne dimanche qu'elle élargirait la consultation en menant des "enquêtes qualitatives" auprès des électeurs, échantillon plus large que les seuls militants. Elle a aussi suggéré mercredi, lors d'une conférence de presse sur la sécurité, que les militants pourraient s'exprimer sur le nom lors d'un vote "par correspondance" afin que "l'ensemble des membres du FN", et pas seulement les adhérents présents au congrès de Lille, se prononcent.