Qui sera Premier ministre. Alors que la rentrée approche à grands pas, Emmanuel Macron n'a toujours pas désigné de successeur à Gabriel Attal. Le chef de l'État commence ce vendredi les rencontres avec les principales forces de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, dans le but de trouver le groupe qui permettra d'élargir la majorité au maximum afin d'avoir un pouvoir stable.
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Une équation qui s'annonce complexe, tant l'Assemblée nationale est divisée en trois blocs, tous étant loin d'avoir la majorité absolue. Invité ce vendredi au micro d'Europe 1, le constitutionnaliste Benjamin Morel se dit inquiet pour les prochains mois. "Je veux bien mentir et dire que pendant un an, nous ferons des réformes de fond sur les retraites, l'immigration, etc. Non, c'est faux, on va pas se mentir, vu la configuration de l'Assemblée nationale, si on fait passer un budget, on pourra déjà déboucher le champagne", estime-t-il.
"Pas de grandes réformes de fond" en perspective
"Imaginons, nous avons une coalition qui va des Écologistes à LR. Quel est l'atome commun entre ces deux partis sur les retraites ou sur l'immigration ? Aucun. Dans la configuration actuelle, faire passer un budget va être extrêmement compliqué et rien de plus politique qu'un budget. Les grandes réformes de fond, je crains que malheureusement, ce ne soit pas pour cette année", regrette-t-il.
Malgré la situation actuelle, le politologue juge que la France "n'est pas dans une crise institutionnelle", la cinquième République étant dans une configuration bien différente de celle de la quatrième, explique Benjamin Morel. Mais le constitutionnaliste appelle à mener de nouvelles réformes, notamment avec l'introduction de la proportionnelle, qu'il juge plus efficace pour sortir du flou politique actuel.