C'est l'équation de l'année : quelle force politique et dans quelles conditions peut construire une majorité la plus large et la plus stable possible, avant de choisir un Premier ministre. C'est dans ce but qu'Emmanuel Macron reçoit les représentants des partis présents à l'Assemblée nationale à partir de ce vendredi. Dès 10H30, le chef de l'État ouvrira le bal avec le Nouveau Front populaire, avant de recevoir les représentants du camp présidentiel et des Républicains plus tard dans la journée. Le Rassemblement national et Eric Ciotti seront reçus eux, lundi.
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Mais du côté de l'Alliance de gauche, cette rencontre n'est là que pour appuyer ce qu'ils revendiquent depuis plusieurs semaines. "Nous ne venons pas pour négocier, mais pour installer Lucie Castets à Matignon", assume Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise. Depuis le second tour des élections législatives anticipées, la gauche, devenue première force de l'Assemblée nationale, mais n'ayant pas assez de députés pour obtenir la majorité absolue, a longuement débattu pour déterminer le nom d'un Premier ministre.
Une candidature refusée ?
Lucie Castets, la candidate du nouveau Front populaire, rencontrera Emmanuel Macron pour la toute première fois et elle connaît déjà le message à lui adresser. "Le nouveau Front populaire, ce n'est pas qu'un changement de cap politique, c'est aussi un changement de méthode. Et celui-ci devra être radical. Pendant des années, on a empilé des réformes mal préparées, sans écouter celles et ceux qui sont sur le terrain. Le résultat des services publics épuisés, des fonctionnaires découragés et des citoyens qui perdent confiance", estimait-elle lors des journées d'été des écologistes.
Le bras de fer entamé avec le chef de l'État le mois dernier devrait prendre fin ce matin, car Emmanuel Macron risque de refuser la candidature de Lucie Castets et ainsi doucher les espoirs de la gauche. Le prochain Premier ministre doit avoir une majorité stable, justifie l'Élysée, estimant que le nouveau Front populaire est trop minoritaire à l'Assemblée nationale. Dans ce cas, la France insoumise lancera sa procédure de destitution contre Emmanuel Macron.