David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), qui faisait vendredi soir sa rentrée politique dans sa ville, a estimé que "personne ne peut se dérober à l’intérêt national" dans le contexte de "blocage" politique actuel. "Si on s'engage en politique, c'est pour diriger, pas pour être commentateur. À Cannes, je dirige, au plan national, diriger, oui, si on peut faire des choses qui correspondent aux convictions", a-t-il indiqué en rappelant ses priorités, un "renversement sécuritaire" et un "assainissement des comptes publics" notamment.
"Emmanuel Macron ne peut plus gouverner"
"La donne a changé", a insisté David Lisnard, reçu jeudi matin par le chef de l'Etat : "Aujourd'hui, Emmanuel Macron ne peut plus gouverner, il ne s'agit plus de faire un gouvernement Emmanuel Macron, mais de donner un gouvernement à la France", a-t-il lancé, devant près de 2.000 sympathisants et élus réunis en plein air dans un parc du quartier de La Bocca. "Il y a une nécessité, en responsabilité, de faire en sorte que ce gouvernement ne soit pas un gouvernement de gauche, un gouvernement dépensier, un gouvernement laxiste sur le plan sécuritaire, un gouvernement qui se contente d’incantations et de dépenser l’argent des autres", a-t-il avancé sous les applaudissements de ses partisans, en estimant qu'il y avait "une fenêtre de tir" pour y parvenir.
"Il va bien falloir gouverner le pays, et la seule façon, c'est de transcender les blocages à l'Assemblée nationale, de s'appuyer sur des députés qui seront en phase avec ce qui pourra être proposé par une équipe iconoclaste, de s'appuyer sur l'opinion publique", a indiqué lors d'un aparté avec la presse l'élu cannois, toujours membre de LR, mais qui a lancé son propre mouvement, Nouvelle Energie. "Ce n'est pas une démarche personnelle, mais il va bien falloir qu'on vote un budget, qu'on décide d'une politique sociale, qu'on alimente notre armée et notre police", a ajouté David Lisnard, pour qui "le prochain Premier ministre ne sera pas le Premier ministre d'Emmanuel Macron, mais celui de la France".
"Il faut être en mesure d'avoir beaucoup moins de chantiers en l'air, sortir du règne de la comm’ et tenir trois ou quatre chantiers, dont le budget, la santé, l'immigration et moderniser l'appareil public, si on veut un meilleur hôpital, une meilleure police, une meilleure éducation", a-t-il encore plaidé. "Je suis à un âge où j'ai envie de voir enfin mieux entendu le monde des commerçants, des artisans, de ceux qui bossent, j'ai envie de voir une politique différente", a-t-il aussi expliqué.