"Rien n'est décidé" quant à un nouveau tour de vis face à l'épidémie du Covid-19, assure Emmanuel Macron dans Le Journal du Dimanche où il promet de rattraper "dans quelques semaines" les Britanniques en termes de personnes vaccinées. "Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent. Mais à cette heure rien n'est décidé", souligne le chef de l'Etat dans cet entretien réalisé vendredi soir, alors que la situation sanitaire est de nouveau qualifiée de "critique" par l'exécutif.
Comme lors de sa conférence de presse jeudi soir à l'issue d'un sommet européen, Emmanuel Macron défend son choix de ne pas avoir reconfiné fin janvier, contre l'avis de nombreux scientifiques. "L'unanimité scientifique n'a jamais été au rendez-vous. Et parfois, les faits du lendemain viennent contrecarrer les certitudes de la veille. Certains nous disaient : En février, vous allez prendre le mur. On ne s'est pas pris le mur (...) On a pris des mesures proportionnées à la situation."
Concernant les établissements scolaires, le chef de l'Etat répète que "la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou, mais elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps." Emmanuel Macron "assume totalement" par ailleurs la stratégie française de déployer le vaccin par catégories d'âge, alors que la vaccination a été ouverte au plus de 70 ans samedi. "Si j'ouvrais à toutes les tranches d'âge d'un coup, il y aurait des inégalités sociales et territoriales dans l'accès au vaccin. Ce serait un mauvais choix politique et sanitaire", dit-il, même si "certaines professions plus particulièrement exposées", comme les enseignants, pourraient être vaccinés plus tôt, comme il l'avait déjà indiqué.
"Proposer un vaccin à tous les adultes qui le souhaitent avant la fin de l'été"
Alors que la France aura "de plus en plus de doses", Emmanuel Macron mise sur "des mégacentres " pour remplir les objectifs de l'exécutif: dix millions de Français vaccinés mi-avril, 20 millions mi-mai, 30 millions mi-juin. Il assure être en mesure de tenir son engagement de "proposer un vaccin à tous les adultes qui le souhaitent avant la fin de l'été".
Le chef de l'Etat se dit ainsi persuadé que "dans quelques semaines, on aura totalement rattrapé les Britanniques". Engagé depuis décembre dans une campagne massive de vaccination, le Royaume-Uni a administré près de 30 millions de premières doses de vaccin, contre 7,5 millions à la France. Mais l'écart est nettement moins grand s'agissant du nombre de personnes ayant déjà reçu leur seconde injection. "Nous, Européens, aurons livré à la mi-juillet l'équivalent de 300 millions de doses" et "pour la fin 2021, nous atteindrons une capacité de production annuelle de deux à trois milliards de doses", dit encore le chef de l'Etat, indiquant que "52 usines européennes seront mobilisées" par ce programme.