Fabien Roussel 8:08
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Ophélie Artaud , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous, Fabien Roussel est revenu sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Si le député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français appelle le gouvernement à suspendre le projet de loi constitutionnelle, il souhaite également que les Calédoniens "s'engagent dans un processus de décolonisation".

Six morts en six jours, l'aéroport international de Nouméa bloqué par les émeutiers, un accès à la nourriture et aux soins de plus en plus difficile pour les habitants... Depuis six jours, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences. En cause : le projet de loi constitutionnelle porté par le gouvernement qui vise à dégeler le corps électoral dans l'archipel. Si Emmanuel Macron en appelle à "trouver un accord" entre les différents représentants calédoniens, sans lequel la révision constitutionnelle sera présentée au Congrès "fin juin", de nombreux élus appelle à suspendre ce projet de loi constitutionnelle. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Fabien Roussel s'est également dit de cet avis. Le député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français souhaiterait également que les Calédoniens "prennent leur destin en main et s'engagent dans un processus de décolonisation".

Il les appellent notamment "à construire un destin commun avec toutes celles et ceux qui y vivent aujourd'hui, c'est-à-dire les Kanaks le peuple premier, les Vietnamiens, les Européens, les Français, les métissés..." pour "aboutir à une forme d'indépendance avec une coopération et des liens étroits avec la République française", avance-t-il.

"Le gouvernement porte une grave responsabilité"

Le secrétaire national du PCF se dit en faveur d'un nouveau référendum en Nouvelle-Calédonie. "Pourquoi ne pas faire confiance à celles et ceux qui ont su écrire l'histoire il y a 30 ans et ces 30 dernières années, ils ont quand même réussi cette mécanique-là", insiste-t-il. "Si c'est ce qu'ils décident [un quatrième référendum, ndlr], faisons-le ! Je pense que c'est suffisamment compliqué pour que ce ne soit pas nous, ici depuis Paris, de leur dire ce qu'il faut faire. L'État doit rester impartial."

Alors que l'État tente de reprendre le contrôle sur la situation dans l'archipel, avec l'envoi de force de l'ordre, Fabien Roussel considère que le gouvernement "porte une grave responsabilité" dans les violences. "Nous avions alerté sur le fait que le pire pouvait arriver, et le pire est arrivé", regrette-t-il.

Selon le député du Nord, la première chose à faire serait de "reporter le dégel. La réponse doit d'abord être politique. Aujourd'hui, quel message envoie le gouvernement ? Monsieur Darmanin, l'état d'urgence. Ce n'est pas comme ça qu'on va calmer la situation. Au contraire, on jette de l'huile sur le feu", dénonce-t-il au micro du Grand Rendez-vous.