Environ 150 personnes ont manifesté samedi après-midi aux abords du meeting d'Emmanuel Macron à Toulon pour protester contre ses propos sur la colonisation, à l'appel notamment du Front national et d'associations de pieds-noirs. Houleux, le rassemblement, émaillé de coups de sifflet, s'est tenu aux cris de "Macron, trahison!", alors que la police repoussait les manifestants derrière une grande grille d'accès au Zénith de Toulon. Des bousculades épisodiques se sont produites, quand certains d'entre eux ont tenté de forcer l'accès, à bonne distance de la salle du meeting.
VIDÉO - Situation toujours très tendue, la police ferme à la grille aux manifestants FN qui tentent de forcer l'entrée #Macron#colonisationpic.twitter.com/h4dHzyH36l
— Arthur Berdah (@arthurberdah) 18 février 2017
Le FN "joue sur les peurs". "Le parti Front National joue sur les peurs, les haines, les émotions, en empêchant des dizaines de personnes de rentrer, en en bousculant d'autres", a déclaré Emmanuel Macron en ouverture de son meeting à Toulon tout en appelant ses partisans à e pas siffler ceux qui n'ont pas les mêmes opinions qu'eux. Quelques heures plus tôt, Benjamin Griveaux, le porte-parole du mouvement En Marche!, a accusé le FN sur Twitter d'essayer "d'empêcher le meeting" d'Emmanuel Macron, déplorant que des responsables FN nationaux comme Florian Philippot ou David Rachline soient "très silencieux".
.@david_rachline Le @FN_officiel organise une manifestation non-autorisée par le préfet...belle conception de l'état de droit ! #EnMarchepic.twitter.com/y9jRWTUSs0
— Griveaux Benjamin (@BGriveaux) February 18, 2017
Des déclarations polémiques sur la colonisation. Tenant des drapeaux français frappés en leur centre des pieds-noirs symboliques des rapatriés d'Algérie, les manifestants ont entonné La Marseillaise ou Le Chant des Africains, chant de l'armée d'Afrique durant la Seconde Guerre mondiale, repris comme un chant pied-noir. Lors de sa visite en Algérie en début de semaine, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité", s'attirant de nombreuses critiques chez Les Républicains ou au Front national. Le candidat avait dénoncé une "instrumentalisation" de ses propos, sur lesquels il n'est pas revenu mais pour lesquels il a reconnu "avoir pu blesser" les rapatriés d'Algérie.
Lors de son passage à Carpentras, dans le Vaucluse, vendredi, le candidat avait déjà été interpellé par une trentaine de manifestants, dont certains venus avec notamment une banderole affichant le sigle "OAS", du nom de "l'Organisation armée secrète", groupe paramilitaire qui s'était violemment opposé aux accords d'Evian en 1962. Emmanuel Macron avait déjà accusé le FN d'avoir instrumentalisé cette première manifestation. Outre la polémique politique, les propos d'Emmanuel Macron ont entraîné un débat alimenté par les historiens sur la justification du terme de "crime contre l'humanité".