C'est un bateau indésirable pour Marine Le Pen. L'Ocean Viking a accosté au port de Toulon vendredi 11 novembre avec à son bord plus de 200 migrants secourus en mer Méditerranée, après le refus de l'Italie de l'accueillir. Ce mercredi, il ne reste plus que deux migrants dans le centre d'hébergement mis en place par les autorités. Invitée exceptionnelle de Punchline, l'ex-finaliste de l'élection présidentielle pour le Rassemblement national affirme que "tout cela était prévisible".
"C'est la raison pour laquelle nous sommes depuis des années contre l'accueil de ces bateaux, affrétés par des ONG qui respectent une sorte de calendrier idéologique et qui sont clairement complices des passeurs", tonne la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale au micro de Laurence Ferrari, évoquant la réclamation d'une "commission d'enquête au Parlement européen pour confirmer ce qui fait l'objet de rapports de Frontex, c'est-à-dire les relations entre les ONG et les passeurs".
Comparaison à l'affaire Leonarda et à Lampedusa
Marine Le Pen compare cette situation à l'affaire Leonarda, du nom d'une jeune fille issue de la communauté rom qui devait être expulsée avec sa famille vers le Kosovo en 2013, avant que le président de l'époque François Hollande n'intervienne. "La France est humiliée", poursuit la députée du Pas-de-Calais. "Alors que le ministre de l'Intérieur était venu montrer ses muscles, expliquant que tous ces gens seraient dans un espace surveillé dont ils ne pourraient pas sortir, il a suffi de quelques jours pour qu'on se retrouve avec quatre migrants à expulser", souligne-t-elle.
Pour l'ancienne finaliste de l'élection présidentielle à deux reprises, "la politique d'immigration dans notre pays est tout à fait hors contrôle, et elle risque de s'aggraver parce qu'à partir du moment où l'Ocean Viking a été accepté une fois, il n'y a aucune raison" qu'il n'y ait pas d'autres bateaux, estime-t-elle dans Punchline. "Il va y avoir un appel d'air (...). Ça correspond à ce que dénonçait (Gérard) Collomb", rappelle la députée RN.
"En réalité, Emmanuel Macron voulait créer un Lampedusa, soit à Toulon, soit à Marseille, il va l'avoir son Lampedusa", fustige la présidente du groupe à l'Assemblée, en référence à une île italienne où de nombreux migrants se sont retrouvés après avoir tenté de traverser la Méditerranée depuis l'Afrique vers l'Europe.
"Monsieur Darmanin et son gouvernement complices des ONG"
Dénonçant la gestion du gouvernement dans cette affaire, Marine Le Pen remarque qu'elle avait proposé durant la campagne présidentielle un "référendum sur l'immigration, dont une partie consiste à constitutionnaliser le droit des étrangers et à indiquer surtout qu'aucun texte international ne puisse avoir une valeur juridique supérieure à la Constitution (...), sinon, nous ne nous en sortirons pas", ajoute-t-elle au micro de Laurence Ferrari et Louis de Raguenel.
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En outre, la députée du Pas-de-Calais a qualifié d'"irresponsables" les propos tenus par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vis-à-vis de l'Italie. La "vraie question" à poser au ministre est "pourquoi ne considérez-vous pas que les ports tunisiens ou algériens sont des ports sûrs", estime Marine Le Pen, qui répond à son interrogation : "On crée des entonnoirs pour que ces bateaux ne puissent aller qu'à un seul endroit : le territoire européen". "En cela, Monsieur Darmanin et son gouvernement sont complices de ces ONG", tacle la présidente du groupe RN à l'Assemblée, qui a indiqué qu'elle voterait contre le futur projet de loi asile-immigration.