Depuis bientôt une semaine, la Turquie a lancé une offensive en Syrie contre les populations kurdes. L'offensive a été condamnée par de nombreux pays, dont la France, mais de manière pas assez forte pour certaines personnalités politiques. Esther Benbassa, sénatrice EELV, est de celles-là. Elle qui est née en Turquie et reste une spécialiste de la région a estimé mardi sur Europe 1 que "les Turcs peuvent arriver jusqu'au génocide" et qu'il faut donc "prendre les mesures nécessaires pour arrêter un futur génocide".
"Je crois qu'il faudrait que la France rappelle l'ambassadeur de France, qu'elle pense à une sortie de l'Otan, qu'elle prenne des sanctions économiques, qu'elle suspende les visas d'entrée en France pour les ressortissants turcs", a-t-elle égrené en guise de mesures de rétorsions que pourrait, voire devrait prendre Emmanuel Macron selon elle. "L'indignation diplomatique ne touchera pas beaucoup (Recep Tayyip) Erdogan", le président de la Turquie.
"On ne peut pas continuer à [laisser] massacrer une population"
Et la sénatrice d'enfoncer le clou. "Le message doit être qu'on ne peut pas continuer à massacrer une population." Selon elle, "les États-Unis sont allés bien plus loin" que la France "pour marquer le coup" et s'opposer à Ankara.
C'est néanmoins le retrait partiel des troupes américaines de Syrie qui a ouvert la voie à l'offensive turque. En France, des élus de tous bords se réunissent mardi soir pour une table ronde à Paris, à l'initiative du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, pour évoquer la situation des Kurdes en Syrie.