"La Turquie ne déclarera jamais de cessez-le-feu avant d'avoir atteint ses objectifs", a assuré mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan. Alors que l’offensive turque dans le Kurdistan aurait déjà fait plus de 300 morts selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme, la tension entre Ankara et les Occidentaux ne semble pas près de redescendre. Mardi soir se tenait à Paris, au Théâtre du Gymnase, un événement de soutien aux Kurdes, auquel ont été conviés des représentants de tout l’échiquier politique, à l’exception du Rassemblement national. Une manière pour les oppositions de mettre la pression sur le gouvernement, jugé trop silencieux sur ce dossier.
"La Turquie est en train de ressusciter Daech, de lui donner les conditions d'une résurgence." Dans la bouche du sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, comme chez les insoumis, les verts ou encore les communistes, les mots sont les mêmes sur scène : tous estiment que la France doit agir, d’une manière ou d’une autre, pour prendre la défense des ses alliés kurdes.
Une action symbolique
Le centriste Jean-Christophe Lagarde, comme d’autres à gauche, demande une action radicale, à savoir l’exclusion de la Turquie de l’Otan. "Pour bombarder, ils ont besoin des moyens d’observation de l’Otan. Demander la suspension de la Turquie de l’Otan les rendra aveugle, et rendra le combat un peu plus égal", argue-t-il auprès d’Europe 1.
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Plus consensuelle, la maire de Parie Anne Hidalgo demande au gouvernement de faire pression sur Ankara "pour empêcher le survol de la zone syrienne qui est aujourd’hui sous les bombes, et dans laquelle sont tués des combattants du Kurdistan." Tous bords confondus, à l’exception du RN mais aussi de la majorité dont aucun représentant n’était présent, les participants à cette soirée réclament au moins une action symbolique : le rappel de l’ambassadeur de France en Turquie.