Invité du Club de la Presse vendredi, Olivier Roy, politologue et spécialiste de l'islam, a livré son analyse sur les islamistes radicaux, qui sont selon lui "d'abord radicaux avant de devenir islamistes".
L'islam, nouvelle aventure. "Ce sont souvent des jeunes qui vont très peu à la mosquée, boivent, vont en boîte de nuit, vont parfois en prison pour de la petite délinquance. Et puis en quelques semaines, ils se font pousser la barbe et basculent dans le terrorisme", décrit Olivier Roy. Pour le politologue, le déclic est "très individuel" pour ces futurs islamistes radicaux.
Souvent en rupture avec la société et avec la cellule parentale, ces hommes - principalement issus des Français de "deuxième génération" - trouvent dans l'islam radical "le grand récit de leurs nouvelles aventures". Ainsi, "de losers, ces terroristes passent à vengeurs".
Et les convertis ? Un quart des djihadistes français sont des musulmans convertis. "Sur le marché aujourd'hui, si vous voulez vraiment faire une rupture et ça se voit, vous devenez islamiste radical, vous êtes sûr de faire la Une des journaux". Le spécialiste y voit aussi "une dimension mystique. En se tuant ou en se laissant tuer, on se purifie".
Se moquer de Daech pour le combattre. Selon le politologue, la prévention "passe par l'épuisement de la fascination". "Il faut casser ce discours d'héroïsme que Daech tient sur lui-même, a-t-il affirmé. Et cela passe aussi par l'humour, d'après Olivier Roy, qui cite les vidéos ridiculisant les djihadistes.