À un peu moins d'un an et demi du scrutin, du côté du Rassemblement national, on prépare déjà activement la prochaine élection présidentielle. Et sa présidente Marine Le Pen, battue au second tour par Emmanuel Macron en 2017, s'est déjà lancée dans la course. Avec une stratégie claire : se présidentialiser à tout prix. Car du côté du RN, on refuse que 2022 soit une redite de 2017. Conscient du débat raté de l'entre-deux-tours, ce cadre l'assure : "On a tiré les leçons de la précédente présidentielle".
"Elle ne doit pas être l'otage d'un parti politique"
Marine Le Pen, elle, mise sur une stratégie de normalisation. Dans son entourage, on confirme qu'elle quittera la présidence du parti après les régionales. Car pour ce proche, "elle ne doit pas être l'otage ou la représentante exclusive d'un parti politique".
Depuis plusieurs semaines, la candidate a opté pour un changement de ton. "Elle adoucit certaines aspérités", revendique-t-on en interne. Mais cette stratégie ne fait pas l'unanimité. Jean Messiha, un cadre du parti, a par exemple claqué la porte il y a un mois. "Tout est en train de nous donner raison. Je trouve que c'est quand même dommageable de chercher à édulcorer son discours dans un sens un peu politiquement correct", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Comment élargir son socle électoral à droite ?
Et la contestation autour de la candidature de Marine Le Pen enfle du côté de la droite "hors les murs", qui gravite autour du parti. "Ils n'ont personne d'autre à proposer" raille-t-on au RN, où l'enjeu est bien d'élargir le socle électoral de Marine Le Pen à droite, "mais pas du côté de la droite agitée", dit un élu.
L'objectif est de rassembler les Français. Car Marine Le Pen le sait : elle ne peut pas se payer le luxe d'échouer une troisième fois.