Toute la France, à l'exception de Mayotte, sera bien déconfinée le 11 mai prochain. Un processus progressif, alors que l'exécutif, qui a détaillé son plan jeudi après-midi, appelle à la plus grande prudence. Mais l'Île-de-France a bien failli devoir rester barricadée même après la date butoir. En cause : la circulation encore trop importante du virus dans cette région si dense. Dans l'entourage d'Edouard Philippe, on confirme une "hésitation" qui n'a finalement été tranchée que dans la matinée.
"Cela peut repartir très vite"
"C'est un cas d'école, on est inquiets", explique un conseiller. "Les indicateurs sont bons, mais cela peut repartir très vite", confirme le ministère de la Santé. Sur le bureau d'Olivier Véran, on trouve trois scénarios pour la région parisienne. Le plus optimiste prévoit que le Covid-19 reste sous contrôle avec un R0, c'est-à-dire un taux de transmission, à 0,5. Dans le plus pessimiste, ce même R0 est à 1,5, ce qui signifie qu'un nouveau pic de transmission du virus débouche sur "la même épidémie", s'alarme un membre du cabinet du ministre. "Il faudrait alors tout refermer."
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Pour éviter que cela ne se produise, le gouvernement a énoncé toute une série de contraintes pour les franciliens : les transports en commun ne pourront être pris aux heures de pointe qu'avec une attestation de déplacement dérogatoire ; les parcs et les jardins resteront fermés. "On garde le pied sur le frein, au cas où", reconnaît un membre de l'exécutif.
Au sommet de l'État, tout le monde a déjà noté un relâchement ces derniers jours à Paris et dans sa banlieue. "La difficulté, c'est qu'on parle déconfinement et que les gens pensent retour de la vie normale", se désole un conseiller, avant d’ajouter : "Le virus est toujours là, rien n’a changé."