Jordan Bardella 6:14
  • Copié
, modifié à
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, déclenché le 7 octobre dernier, plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu dans le monde, notamment place de la République à Paris où des "Allah Akbar" ont été scandés par les militants. Des propos qui ont choqué le président du Rassemblement national Jordan Bardella, invité du "Grand Rendez-Vous".

Que doit faire la France ? Depuis l'attaque du Hamas, déclenchée le 7 octobre dernier en Israël, les yeux du monde entier sont rivés sur l'Etat hébreu. Après 16 jours de conflit, plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les terroristes du Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations. Dans la bande de Gaza, au moins 4.385 Palestiniens, majoritairement des civils, sont morts après les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Depuis le début de ce conflit, plusieurs manifestations sont organisées dans le monde entier en soutien à Israël mais aussi à la Palestine. C'est le cas à Tunis ce samedi devant l'ambassade de France où de nombreux Tunisiens reprochent à Paris de soutenir, selon eux, l'État hébreu. Autre exemple, jeudi soir dernier, des "Allah Akbar" ont été scandés par des centaines de personnes place de la République à Paris lors d'une manifestation pro-palestinienne. Des actes inquiétants aux yeux de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, invité dans l'émission Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, ce dimanche.

"Le Hamas est déjà sur le sol français"

"La vérité, c'est que l'idéologie islamiste est déjà sur le sol français. Le Hamas, il est déjà sur le sol français et les barbares sont d'ores et déjà parmi nous. On l'a encore vu dans ces manifestations pro-palestiniennes où, dans notre pays qui a connu 273 morts du fondamentalisme islamiste, on laisse hurler Allah Akbar à 500 mètres du Bataclan", alerte le président du Rassemblement national au micro de Sonia Mabrouk. Selon lui, le Conseil d'État, présent pour sauvegarder les libertés fondamentales, précise qu'il n'y a pas d'interdiction de principe de manifester en France. "Maintenant, c'est à la discrétion des préfets, en fonction du potentiel risque d'atteinte à l'ordre public, que ces manifestations doivent être organisées", ajoute-t-il.

Au micro du Grand Rendez-vous, Jordan Bardella exprime avoir été choqué par les propos entendus lors du rassemblement pro-palestinien place de la République jeudi soir dernier. "Rendez-vous compte, on est passé, en 8 ans seulement, de 'Je suis Charlie' à Allah Akbar", s'étonne le politicien de 28 ans. Par la suite, il rappelle que ces manifestations peuvent dégénérer, comme en Allemagne où des personnes ont délibérément tenté d'incendier des synagogues et où une soixantaine de policiers ont été blessés.

"Quand on hurle Allah Akbar le jour de l'enterrement de Dominique Bernard, dans un pays qui compte 273 français tués du fondamentalisme islamiste et 30 ressortissants lâchement assassinés par la barbarie et le totalitarisme islamique au Moyen-Orient, on ne vit pas dans le même pays. Et en réalité, aujourd'hui ces militants là ne se battent plus pour un État palestinien mais pour la Oumma", s'indigne Jordan Bardella. Selon lui, ces manifestations traduisent aujourd'hui une "ré-islamisation" de la cause palestinienne.

"L'école ne transmet plus ses valeurs"

Interrogé sur le fait d'autoriser ou non ces manifestations, le président du Rassemblement national a tout de suite tenu à se positionner. "Ce qui est compliqué, c'est l'amateurisme dans lequel le gouvernement a traité ces rassemblements pour faire de la politique en annonçant l'interdiction de toute manifestation. Cela n'est pas possible dans l'état actuel du droit, c'est un gage d'amateurisme", note dans un premier temps Jordan Bardella. Dans un second temps, il estime qu'il faut combattre l'islamisme par la force des lois.

"D'abord, il faut commencer par assumer ce qu'on est. Car une société qui ne croit plus en rien cesse d'exister. Et si l'islamisme s'installe dans notre société aujourd'hui, partout sur le sol français, avec une volonté très claire de conquête de l'espace public, c'est d'abord parce qu'on n'assume plus ce qu'on est", déplore-t-il au micro de Sonia Mabrouk. Pour lui, l'école, notamment de la République française, ne transmet plus ses valeurs. "C'est aussi une bataille culturelle", conclut-il.

Selon le président du Rassemblement national, il y a une haine de ce que représente la France, la civilisation occidentale, l'Europe, les valeurs de la liberté, la République française et la laïcité. "Il y a une haine et une détestation de tout ce que nous représentons la France. Je ne crains que dans les prochaines années, diriger notre pays ne se résume pas simplement à agir pour le quotidien des Français, mais aussi à devoir gérer ces grandes tempêtes", s'inquiète Jordan Bardella.