Des commissariats désertés, et des victimes qui se sentent abandonnées. Après le placement en détention provisoire d'un policier de la BAC de Marseille dans le cadre de l'affaire Hedi, un jeune marseillais qui accuse quatre membres de force de l'ordre de l'avoir passé à tabac en marge des émeutes après la mort de Nahel, le nombre d'arrêts-maladies chez les policiers explose.
"Ils ont le sentiment d'avoir beaucoup donné"
Selon un décompte du ministère de l'Intérieur publié la semaine dernière, moins de 5% des fonctionnaires de la police serait actuellement en arrêt maladie. Une manière de protester contre les conditions de travail et de jugement qui s'exercent contre les forces de l'ordre. A Marseille ou encore à Béziers, difficile de trouver des voitures de la police dans les rues de la ville.
Pour Robert Ménard, maire de Béziers, ce mouvement est avant tout un signe du malaise grandissant dans les rangs de l'administration. "Je crois que les policiers, ils ont le sentiment d'avoir beaucoup donné, de donner tous les jours, de se retrouver dans des situations intenables", sans être reconnus, juge le maire divers droite au micro d'Europe 1.
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L'idée de présomption de légitime défense de retour ?
"Les policiers, ils ne savent plus quoi faire. On leur dit que le Flash-Ball, il ne faut pas les utiliser dans un certain nombre de cas et tout. Mais comment vous faites quand vous êtes face à des gens (...) dans des moments de violences pareils", s'étonne l'ancien journaliste, alors que les émeutes du début du mois de juillet sont encore dans toutes les têtes.
"J'essaye de comprendre les policiers, sans les excuser pour autant", précise le maire de Béziers, qui souhaite maintenant que des solutions soient trouvées pour favoriser le retour des policiers sur le terrain. L'élu soutient notamment l'idée de présomption d'une légitime défense appliquée aux fonctionnaires. "Honnêtement, on ne peut pas traiter un policier qui se défend comme un mec qui tire sur des gens. Ce n'est pas possible", conclut-il.