Les élus écologistes parisiens, alliés turbulents de la maire Anne Hidalgo, demandent de "préserver tous les arbres existants" dans la capitale, après le renoncement lundi de la mairie à abattre une vingtaine d'arbres au pied de la Tour Eiffel, devant la polémique suscitée. La "politique de végétalisation ambitieuse" réclamée par les élus EELV et apparentés implique "non seulement de planter massivement des arbres en pleine terre, mais également de préserver tous les arbres existants", écrivent-ils dans une lettre rédigée mercredi.
>> À VOIR AUSSI - Dossier écologie
Levée de bouclier sur les réseaux sociaux
Le groupe écologiste demande rendez-vous à Emmanuel Grégoire et Christophe Najdovski, les adjoints (PS) à l'urbanisme et à la végétalisation de l'espace public, pour rediscuter des projets de réaménagement des abords de la Tour Eiffel et de la Porte de Montreuil, ainsi que de tous "les programmes d'abattages prévus dans le cadre des projets urbains de la Ville de Paris".
Prévu dans le cadre du grand projet de réaménagement "OnE" de la perspective entre le Trocadéro et le Champ-de-Mars, l'abattage prévu d'une vingtaine d'arbres, dont certains centenaires, a suscité en quelques jours une levée de bouclier sur les réseaux sociaux. La pétition lancée par l'association France Nature Environnement (FNE) Paris et relayée par plusieurs personnalités, dont le journaliste Hugo Clément, a réuni plus de 120.000 signatures, amenant la mairie à renoncer samedi à l'abattage d'arbres centenaires, puis lundi à tout abattage sur le site.
174 arbres supplémentaires menacés
Ces abattages devaient permettre la construction de bagageries pour les visiteurs et de locaux pour les employés de la Tour Eiffel. Un projet que le Conseil de Paris avait validé en février avec les voix des écologistes, en échange de plusieurs concessions, dont un moratoire sur la réfection contestée du Champ-de-Mars.
"On va revoir le projet en conséquence", a indiqué mercredi l'entourage d'Anne Hidalgo à l'AFP, alors que FNE Paris, qui organise dans la soirée une conférence de presse sur le site, souligne que les "permis sont délivrés" et réclame son "abandon". Quelques jours plus tôt, l'association avait dénoncé l'abattage de 76 arbres dans l'est parisien, Porte de Montreuil, objet d'une autre grand projet de réaménagement de la mairie où, selon FNE Paris, 174 arbres supplémentaires sont menacés.
Ces derniers mois, les écologistes, présents dans l'exécutif d'Anne Hidalgo, mais qui n'hésitent pas à s'allier avec la droite contre elle sur des sujets d'urbanisme, ont obtenu la remise à plat d'un projet de grandes tours en front de Seine (XIIIe), ainsi qu'une réécriture plus verte, moins dense et sans grandes tours du futur quartier de Bercy-Charenton (XIIe).