Alors qu'Eric Zemmour peine à obtenir 500 promesses de parrainage pour l'élection présidentielle, les Républicains comptent discrètement aider le polémiste en ne sanctionnant pas leurs élus qui le soutiendraient. Ils ont en effet tout intérêt à ce qu'Eric Zemmour puisse être présent au premier tour de la présidentielle pour une raison simple. Si l'ancien journaliste ne peut pas se présenter, mécaniquement, Marine Le Pen va faire un meilleur score au premier tour, ce qui pourrait empêcher Valérie Pécresse de se qualifier au deuxième.
"On fera ce qu'il faudra"
Une tambouille en réalité capitale pour éviter à la droite de perdre la présidentielle. Tout l'enjeu pour Valérie Pécresse est donc de faire baisser le plus possible le score de Marine Le Pen en permettant à Eric Zemmour d'être bien présent. Concrètement, pour lui permettre d'avoir ses 500 parrainages de maires, il n'y a pas d'accord officiel entre les Républicains et l'équipe de campagne du candidat du parti "Reconquête". Mais comme le confiait mercredi soir un des très proches conseillers de Valérie Pécresse avec un sourire gourmand, "je ne vais pas vous dévoiler toutes nos coulisses, mais il faut que la démocratie s'exprime, il faut qu'Eric Zemmour soit candidat et s'il n'obtient pas ses parrainages, on fera ce qu'il faudra".
Invité au micro de Sonia Mabrouk ce jeudi matin sur Europe 1, le candidat à l'élection présidentielle a justement lancé un appel au Président de l'association des maires de France, David Lisnard. Et il lui soumet une proposition clé en main. "Je lui propose de demander aux maires de faire un pool de signatures et de donner les signatures à tous les candidats qui sont au minimum, je ne sais pas, à 5 ou 8% dans les sondages, c'est lui qui décidera. Je pense que ce serait une mesure démocratique et je ne parle pas seulement pour moi", a-t-il dit.
La question du financement
Mais bien qu'il peine à réunir les 500 promesses de parrainage, Eric Zemmour a déjà levé plus de 9 millions d'euros à la date du 31 décembre 2021, comme le révélait Europe 1 jeudi matin. Un montant très élevé à cette période de la présidentielle. A titre de comparaison, Emmanuel Macron avait récolté 7,2 millions d'euros en février 2017, ce qui était déjà considéré comme un exploit.
Car il faut également prendre en compte la question ultrasensible des emprunt auprès des banques, dont Eric Zemmour en aura également besoin. Et la manœuvre s'annonce compliquée tant les institutions bancaires rechignent de plus en plus à être associées à des personnalités politiques, même si des négociations sont engagées avec le médiateur du crédit à Bercy et au ministère de l'Intérieur. Mais un proche d'Eric Zemmour veut croire que les questions pécuniaires ne seront pas un problème. Avant de conclure. "On lance des perches gentiment, mais pour l'instant, quand on voit le montant des dons, on n'a aucune inquiétude par rapport à la question des banques."