Il "n'y aura pas d'école le matin" dans les zones qui subiront des coupures de courant programmées et ciblées cet hiver, a confirmé jeudi le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, des annonces qui inquiètent les syndicats enseignants. "Les délestages programmés vont en effet toucher les écoles et les établissements scolaires, selon trois créneaux : 8h-10h, 10h-12h et puis 18h-20h le soir. Les deux premiers créneaux sont les créneaux scolaires, qui sont les plus critiques", a indiqué Pap Ndiaye à la presse, lors d'un déplacement au Salon Educatech Expo à Paris.
La rentrée en début d'après-midi
"Ces deux créneaux du matin, s'ils sont dans une zone qui subit un délestage, auront pour conséquence que la rentrée des élèves le jour concerné se fera en début d'après-midi, avec sans doute un repas qui sera néanmoins prévu pour les élèves qui sont à la cantine. Donc il n'y aura pas d'école le matin", a-t-il ajouté. Matignon a rendu publique jeudi une circulaire destinée aux préfets pour qu'ils anticipent et préparent population, entreprises et administrations aux coupures d'électricité.
Pap Ndiaye a souligné que ce serait également "une question importante pour ce qui concerne la restauration et le périscolaire dans le créneau 18h-20h". "Des fiches seront envoyées également dans les écoles, pour être prêts", a-t-il détaillé. Par ailleurs, "des écoles situées à proximité de structures qui ne subiront pas les délestages" pourront "accueillir les enfants de personnels prioritaires, selon un schéma qui a d'ailleurs été expérimenté pendant la crise sanitaire". "Il n'y a pas encore de carte de ces délestages, ni bien entendu, y compris pour des raisons de sécurité, des structures prioritaires. Nous allons travailler à tout cela", a-t-il encore indiqué.
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Les syndicats inquiets
Les syndicats enseignants ont fait part de leurs inquiétudes et de leur surprise face à ces annonces. "On a l'impression de revivre l'improvisation et les bricolages qu'on avait connus avec la gestion du Covid. Les informations arrivent sans avoir été travaillées et soulèvent plein de questions", comme "les modalités d'information aux familles", a réagi auprès de l'AFP Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. "On revit exactement la même chose que sous le Covid", a renchéri Sophie Vénétitay du Snes-FSU, premier syndicat du second degré. "On ressent un mélange de surprise et de colère". Le Snalc (collèges et lycées) a exprimé "sa forte inquiétude".