Un médecin agacé face aux "mensonges" de l'opposition. Dans l'émission Europe Matin lundi, le sénateur Claude Malhuret, président du groupe les Indépendants, est venu défendre la mesure du pass vaccinal voulue par le gouvernement et adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale la semaine dernière. Pour le sénateur, également médecin-épidémiologiste, une partie de l'opposition politique "essaie depuis un an de foutre la trouille aux Français". Dans son viseur, des personnalités comme Florian Philippot, François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon. "Le pacte germano-politique de la désinformation", a-t-il ajouté au micro de Sonia Mabrouk.
Un débat public qui en pâtit
Claude Malhuret d'ajouter que "systématiquement", ces opposants à la majorité présidentielle sont dans "l'erreur, le faux et le mensonge". Le médecin a déploré le rôle que ces personnalités politiques jouent dans le débat public. Il a rappelé que certains "ont été d'abord pour la chloroquine, et ils ont réussi à faire d'un médicament qui ne servait à rien et qui était toxique au passage, une affaire planétaire". "Ils ont été contre le vaccin, ils ont été contre le pass sanitaire, aujourd'hui contre le pass vaccinal... Ils sont contre tout et spécialisés dans l'erreur. Ils arrivent malheureusement à convaincre toutes les personnes qui se retrouvent dans les services de réanimation", a regretté le président du groupe les Indépendants.
Le médecin-épidémiologiste a ajouté que "quand il parle avec (ses) collègues, certains sont accablés, d'autres fous de rages", soulignant que les patients non-vaccinés qui se retrouvent en réanimation sont la cause de déprogrammations à l'hôpital. Sur l'entrée en vigueur du pass vaccinal, Claude Malhuret a reconnu un débat "complexe" : "Il n'est pas en noir ou blanc, mais à chaque fois qu'il y a ce débat en noir ou blanc, ils sont du côté de l'erreur", a-t-il estimé sur Europe 1.
"La liberté, ce n'est pas l'irresponsabilité"
Répondant sur le fait que la mesure du pass vaccinal contraint les libertés politiques, le sénateur de l'Allier a évoqué que ce débat est "du même niveau qu'un élève du bac philo peut résoudre". "La liberté, ce n'est pas l'irresponsabilité", a-t-il poursuivi, "ce n'est pas la possibilité de faire emboliser les services de réa pour que ceux qui doivent être soignés ne puissent plus l'être". Pour le sénateur, "la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres. Ce n'est pas celle de pouvoir mettre les autres en danger", a-t-il insisté, pointant "l'égoïsme" de ces personnalités politiques d'opposition. "L'argument sur les libertés est tellement pauvre", a encore asséné le médecin.
Le sénateur de l'Allier d'avouer qu'il est, ce lundi matin, "en colère". "Comment voulez-vous que les soignants ne soient pas en colère ? Ils soignent des gens dont ils savent qu'ils n'auraient jamais dû être là", s'est-il insurgé, évoquant l'histoire des frères Bogdanoff. Et le médecin de tirer la sonnette d'alarme : "On commence à avoir une discussion sur le serment d'Hippocrate. Nous devons soigner tout le monde, mais soigner des gens qui auraient pu ne pas être là, qui pouvaient très bien se protéger, c'est une perte de chances", a-t-il enfin regretté.