Cela a commencé par des débats houleux pour se terminer par une suspension de séance surprise. L’examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal a été interrompu par les députés lundi 3 janvier au soir, après qu’une majorité d’élus ont voté à main levée contre la poursuite des débats après minuit. Que s'est-il vraiment passé hier pour qu'un débat aussi important soit écourté ? Europe 1 fait le point.
LFI et LR voulaient prendre leur temps
Tout commence à 23h55, la séance sur le projet de pass vaccinal est suspendue et les présidents de groupes ne sont pas d’accord pour prolonger la séance. Il reste plus de 500 amendements, La République en Marche veut faire vite alors que La France Insoumise et Les Républicains veulent prendre leur temps.
Minuit pétante, la reprise par un vote à main levé et c'est le coup de tonnerre : l’opposition l’emporte. Olivier Véran, le ministre de la Santé venu défendre sa loi le sait, sa promesse d’appliquer le pass vaccinal le 15 janvier prend un très gros coup sur la tête. Maintenant il va falloir reprogrammer une séance et ce n’est pas une mince affaire… Cette semaine l’assemblée est sous contrôle des Républicains et leur agenda est déjà très chargé. De plus, chaque jour perdu retarde aussi le passage au sénat.
Pas de cadeaux à la majorité
A droite on le dit ouvertement, "pas question de faire des cadeaux à la majorité là-dessus". Mais c’est un jeu dangereux politiquement pour Les Républicains. Leur cheffe Valérie Pécresse s’est prononcée en faveur du pass vaccinal mais les députés, eux, votent contre et empêchent son application. Sûrement de quoi attiser les divisions au sein d’une famille fraîchement recomposée.
650 amendements
Le texte était censé être examiné au Sénat mercredi et jeudi, après son passage par le Palais-Bourbon et le vote de plus de 650 amendements par les députés, ce qui devait constituer un temps record. Mais la suspension intervenue lundi soir, alors que les débats devaient se tenir jusqu’au petit matin, montre que les tensions autour de son contenu demeurent très vives. Outre les opposants au principe même du passe vaccinal, des députés de tous bords ont regretté que ce dernier doive s’appliquer, tel que prévu dans le texte, aux adolescents de 12 à 17 ans.