L'examen du projet de loi sur le pass vaccinal a été de nouveau suspendu en pleine nuit mercredi en raison du chaos provoqué dans l'hémicycle par les propos du président Macron disant vouloir "emmerder" les non-vaccinés. Les oppositions se sont vivement indignées de cette sortie présidentielle, jugée "indigne" d'un chef de l'Etat. Récit détaillé d'une soirée explosive.
Un accord pour exonérer les 12-16 ans
Les débats semblaient être bien partis hier soir. Il est 18h quand les discussions sur le pass vaccinal reprennent dans une ambiance très apaisée. Un accord est même trouvé pour exonérer les 12-16 ans de pass vaccinal pour les activités périscolaires… grâce à une concession du ministre de la Santé.
Tout bascule à 21h, quand une bombe apparait sur le site du Parisien. Le président de la République déclare : "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder donc j’irai jusqu’au bout". Ni une ni deux, l’opposition s’embrase et refuse de continuer le débat sur le pass vaccinal si le Premier ministre ne vient pas immédiatement clarifier la nature du projet de loi. La question des députés est claire : "Est-ce que le pass vaccinal qu’ils doivent voter a pour but d’emmerder les Français ?".
La colère des députés
A minuit, la séance est suspendue et, après 1h d’attente, on annonce enfin la venue du Premier ministre à l’Assemblée. Les esprits se préparent donc à questionner Jean Castex. Il faut clarifier la situation. Mais, nouveau coup de théâtre à 2h : la séance reprend sans le Premier ministre, aux abonnés absents.
Certains député laissent alors exploser leur colère. François Cormier-Bouligeon, député LAREM, fonce sur Alexis Corbière, député insoumis. Front contre front, une altercation éclate dans l’hémicycle. Selon plusieurs témoins, les huissiers sont obligés de les séparer avant que la situation ne s’aggrave. A l’Assemblée, les débats sur le pass vaccinal sont donc au point mort et les tensions à leur maximum.