"C'est pas ça la solution !": Xavier Bertrand a interpellé avec insistance Emmanuel Macron vendredi sur l'avenir de l'aciérie Ascoval, sauvée d'une délocalisation en Allemagne mais toujours menacée, selon lui, par un manque de compétitivité. C'est en accueillant le chef de l'Etat au Familistère de Guise, dans l'Aisne, que le président de la région Hauts-de-France, candidat à l'investiture LR pour la présidentielle, a eu avec le chef de l'Etat un dialogue un peu tendu de quelques minutes, lui coupant parfois la parole pour réclamer une solution plus durable.
"C'est le tarif d'électricité le problème", lance Bertrand
"La solution retenue n'est pas satisfaisante. C'est le tarif de l'électricité le problème. Tant qu'on aura la concurrence des Allemands avec le charbon, ils (Ascoval) ne seront pas compétitifs. Il faut leur accorder le tarif préférentiel, c'est la seule façon de les sortir d'affaire durablement", a lancé Xavier Bertand. "Comme vous le savez, cher président du conseil régional, la ministre (chargée de l'Industrie) y a passé sa journée et sa nuit", lui a rétorqué le chef de l'Etat, l'invitant à "en parler" à Agnès Pannier-Runacher, qui a annoncé que le contrat liant Ascoval à EDF allait changer au 1er janvier pour "stabiliser" le coût de l'électricité.
Ce vendredi, le groupe allemand Saarstahl, après une réunion à Bercy, a renoncé à transférer une partie de la production de l'aciérie de Saint-Saulve, dans le Nord, en Allemagne, où les hauts fourneaux tournent au charbon, bien moins cher que l'électricité dont les prix flambent. Mais le gouvernement n'a pas précisé les garanties accordées. "Je veux sauver cette usine. Vous aussi ?", a insisté Xavier Bertrand.
"Vous savez peut-être mieux que tous les autres", répond Macron
"Ils ont à ma demande dès hier convoqué l'entreprise", a répliqué Emmanuel Macron. "Je vous dis que c'est pas ça la solution", l'a interrompu le président de région, en exigeant "des garanties" sur le tarif de l'électricité accordé à l'usine qui emploie 270 salariés. "Vous savez peut-être mieux que tous les autres", s'est énervé Emmanuel Macron.
"Le problème n'est pas de savoir qui a raison de nous deux, prenez en compte le point de vue dont je suis le porte-parole", a rétorqué son interlocuteur. Le chef de l'Etat a coupé court en concluant : "Je vous remercie d'être aux côtés des autres élus qui œuvrent pour le territoire. Avec moi, vous avez un président de la République qui se bat pour l'industrie sur le terrain".