Après la suspension de l'arrêté du maire de Langouët, en Ille-et-Vilaine, qui instaurait une distance minimale de 150 mètres entre une zone concernée par l'utilisation de produits phytopharmaceutiques et la population, le gouvernement doit trancher. Et pour Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, "il n'en pas question" d'instaurer une distance de 150 mètres, ce qui serait une "folie", comme il l'a déclaré sur Europe 1, mercredi.
"De la folie pour les consommateurs"
"S'il devait y avoir des zones de non-traitement de 150 mètres autour de toutes les habitations, ce serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenues", explique-t-il. "Ce ne serait pas de la folie pour les agriculteurs mais ce serait de la folie pour les consommateurs. Les agriculteurs ne seraient plus à même de fournir notre autonomie alimentaire et nous serions obligés d'acheter de l'alimentation venant d'ailleurs."
Pour Didier Guillaume, "il faudrait […] bien sûr" une distance de 3 à 5 mètres entre les cultures concernées par l'utilisation de produits phytopharmaceutiques et la population. Surtout, le ministre de l'Agriculture est favorable à des chartes de riverains pour fixer cette distance, alors que le ministère de la Transition écologique est favorable à une distance supérieure. "Au 1er janvier 2020, là où il y a pas de charte de riverains, des zones de non-traitement seront mises en place", détaille-t-il.