C'est un point de la réforme qui est devenu la principale crainte des syndicats. La mise en place d'un nouveau statut pour la SNCF, supposé préparer l'entreprise publique à une ouverture progressive à la concurrence, va-t-elle aussi ouvrir la voie à une privatisation du groupe ? C'est en tout cas ce que croit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. "Nous refusons de changer le statut de l'entreprise [pour devenir une société anonyme à capitaux publics, ndlr], parce que ça, c'est la porte ouverte à la privatisation", a-t-il estimé lundi au micro de la matinale d'Europe 1, alors que s'est ouvert samedi la deuxième séquence de la grève perlée des cheminots.
La reprise de la dette. "Non seulement GDF a été privatisé, mais GDF n'existe plus", veut notamment rappeler le leader syndicaliste à propos de l'ancien groupe énergétique public, devenu Engie depuis sa fusion avec Suez. La CGT souhaite donc "que la SNCF reste une société nationale et que l'on regroupe les activités au sein d'une même entreprise", martèle Philippe Martinez. "La seconde chose, c'est la reprise de la dette, parce que la dette n'est pas de la responsabilité des cheminots, c'est la défaillance de l'Etat", estime encore le syndicaliste, alors que la résorption de la dette a notamment été invoquée pour justifier la fin de l'embauche au statut des cheminots.
Enfin, le numéro un de la CGT a voulu rappeler son opposition globale à l'ouverture à la concurrence, une menace selon lui pour le missions du service public. "Pour nous c'est réglé, ça ne devrait pas exister. Rien dans les accords européens n'oblige la France à ouvrir le réseau de chemin de fer français à la concurrence. Il y a des exceptions possibles quand c'est d'utilité publique, quand il s'agit d'aménagement du territoire. C'est bien le cas pour la SNCF", souligne-t-il.