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Laura Laplaud
Invité chez nos confrères de France Info mercredi, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a affirmé que la police tuait dans les "quartiers populaires". "Il y a peut-être un concours de celui qui aura la Palme d'or de la haine anti-flic mais il va falloir que ça cesse", assure Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance, au micro de Romain Desarbres.

"La police tue, évidemment la police tue." Les propos de Philippe Poutou, candidat à l'élection présidentielle, n'ont pas manqué de faire réagir. Au lendemain de son interview chez nos confrères de France Info, Gérald Darmanin a immédiatement répliqué en déposant plainte pour "injure publique". Ces propos sont "insultants et indignes d'un élu de la République" assure le ministère de l'Intérieur.

"On est dans une surenchère"

"Oui il y a une violence policière. Après, on peut discuter : assassinat, meurtre, accident ou bavure", a soutenu le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) tout en ajoutant qu'il "faudrait voir les chiffres précisément" mais que "dans les quartiers populaires, une quinzaine de jeunes sont tués par la police annuellement". Des paroles qui ont fait bondir Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance.

"Si Monsieur Poutou a décidé de lancer sa campagne présidentielle en faisant du buzz sur des affirmations abjectes sur les policiers, plutôt que d'avoir rendez-vous avec les électeurs, il aura rendez-vous avec la justice", a-t-il déclaré au micro de Romain Desarbres sur Europe 1.

"C'est insupportable, on a l'impression qu'il y a un concours, entre un élu dans un conseil municipal qui dit que la police tue et lui qui dit que la police tue", lance-t-il. Le délégué général d'Alliance fait ici référence aux propos tenus ces derniers jours par Dominique Lanoë, élu de la France insoumise, lors d'un conseil municipal de la ville de Cachan dans le Val-de-Marne : "Je croyais que le but de la police était de protéger la population (...) pas nécessairement de posséder des armes pour la tuer."

"Ce que je veux dire, c'est qu'on est dans une surenchère", expose Stanislas Gaudon. "Alors avant les Jeux olympiques, je ne sais pas, il y a peut-être un concours de celui qui aura la Palme d'or de la haine anti-flic mais il va falloir que ça cesse."

Des propos récurrents pour le syndicat Alliance

Des écarts de langage qui ne sont pas étonnants selon Stanislas Gaudon. "Il a déjà dit que la police était trop armée, il a toujours eu cette espèce de dogme anti-police, il pense que la police ne subit rien dans les quartiers, on a 16 policiers blessés par jour", s'exclame-t-il. "Dire que les policiers tuent dans les quartiers des jeunes, mais je ne sais pas sur quelle planète il vit ce monsieur."

Mais pour le délégué général, si ces propos sont graves c'est surtout parce qu'ils sont prononcés par "un élu de la République" et "un candidat à l'élection présidentielle". "Je trouve que ces personnes qui aspirent à des hautes fonctions politiques ne respectent pas la mission régalienne de l'Etat, la mission des policiers, qui, je le rappelle encore une fois, payent un lourd tribut et œuvrent au quotidien dans tous les domaines : le terrorisme, les flux migratoires, les violences conjugales, les violences sexuelles."

Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance, considère que le ministre de l'Intérieur a joué son rôle en déposant plainte et précise que le syndicat se constituera partie civile dans cette affaire.