Emmanuel Macron a porté plainte contre un photographe qui l'a suivi sur son lieu de vacances. Ce dernier, démentant la version de l’Élysée selon laquelle il se serait introduit dans la villa du chef de l'Etat à Marseille, dénonce une tentative d'intimidation des médias. "S'il y a eu garde à vue et s'il y a eu plainte du président de la République, je ne peux pas croire qu'il n'y a pas eu de comportement abusif de la part du journaliste", a commenté Laurent Saint-Martin, député En marche ! du Val-de-Marne, invité mercredi de la matinale d'Europe 1.
"Que le président de la République aspire à un peu d'intimité et de vie privée ne me choque pas [...] Que le président décide par moment de ne pas être photographié ou filmé sur son lieu de vacances pendant les quelques jours qu'il a par an, honnêtement, ça ne me parait pas incohérent ", estime l'élu. "On ne rentre pas dans la villa privée du président de la République, par effraction".
Une rupture avec les présidences précédentes. La plainte déposée par Emmanuel Macron est une première : ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, avaient choisi de ne pas s'attaquer aux journalistes, ou alors seulement après la publication de photos. Pour Laurent Saint-Martin, le chef de l'Etat cherche aussi par ce geste à marquer une rupture dans ses relations avec la presse. "Il y a une volonté de dire aux médias : ce n'est pas open bar", martèle Laurent Saint-Martin.
Liberté de la presse. "Il y a une différence entre le quinquennat précédent et le quinquennat actuel. Vous aviez un président de la République qui avait l'habitude d'être très proche des journalistes, c'est son droit, et vous avez un président actuel qui est moins dans ce registre-là", souligne-t-il. "C'est le contraste avec ce à quoi vous [les médias] étiez habitué ces cinq dernières années qui choques. Mais honnêtement, il n'y a aucune atteinte à la liberté de la presse aujourd'hui, et il y a aucune pression vis-à-vis des médias". Ce député l' assure : l'exécutif n'a pas de "communication feutrée" et ne cherche pas à contrôler le travail des journalistes. "Il y a une liberté de la presse", répète-t-il.