Les tractations durent désormais depuis quatre jours. Le Conseil européen, réuni en sommet, tente depuis vendredi de parvenir à un compromis sur l'architecture du plan de relance post-crise du coronavirus, à hauteur de 750 milliards d'euros... sans succès pour l'instant. Invité de la matinale d'Europe 1, lundi, l'eurodéputé LREM Stéphane Séjourné s'est montré confiant quant à l'issue des négociations, qui doivent reprendre dans l'après-midi, tout en appelant à "tirer les enseignements" du blocage en cours.
"Une volonté des deux parties de trouver un point d'aterrisage"
"Si on était dans une position de repli, on aurait arrêté les discussions hier. Il y a une volonté des deux parties de trouver un point d'atterrissage", estime d'abord Stéphane Séjourné, qui souligne la durée "historique" du sommet. Pour l'eurodéputé, "le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et la Chancelière ne veulent pas d'un accord au rabais" face aux "frugaux", menés par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. "Derrière, il y a des enjeux locaux et nationaux", souligne-t-il. "Les Pays-Bas ont des élections dans huit mois, Mark Rutte flatte son opinion publique."
Dans ce contexte, le président français "a bien fait de faire durer les discussions", aux yeux de Stéphane Séjourné. "Ce n'est pas qu'un montant, c'est aussi la capacité de l'Europe à rebondir dans cette crise, à préserver des emplois, à réorienter son industrie."
"Peut-être que le parlement pourra aller au-delà"
Pour autant, Stéphane Séjourné reconnaît que ces tractations interminables témoignent du caractère "ingouvernable" du Conseil Européen, qui réunit les dirigeants des pays membres pour définir les grandes orientations de l'UE. "À chaque sommet et à chaque réunion du Conseil, on se dit la même chose ! Il est temps d'agir et de faire des propositions pour trouver une gouvernance qui ne donne pas ce spectacle-là", juge-t-il. "On a fait des propositions : le président de la République avait notamment évoqué une grande conférence sur l'avenir de l'Europe. (...) Le problème, c'est qu'il faut se mettre d'accord à l'unanimité pour arrêter l'unanimité..."
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"Le parlement aura aussi à s'exprimer sur le budget européen", tient cependant à rappeler Stéphane Séjourné, pour qui le sommet européen n'est pas le lieu où tout le plan de relance se décidera. "Peut-être que le parlement pourra aller au-delà", avance-t-il. Cette situation n'est pas définitive, les mois et les semaines qui viennent seront aussi l'adaptation du curseur. (...) Au parlement européen, cela se passe différemment, on trouve des majorités."