Lors d'un déplacement à Belfort en février dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé que la nouvelle stratégie française en matière d'énergie s'appuiera sur deux piliers : les énergies renouvelables et le nucléaire. Invitée d'Europe Matin mardi, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a appelé à voter pour la majorité présidentielle au second tour des élections législatives et a précisé le plan énergétique de la France, bien différent de celui porté par Jean-Luc Mélenchon.
Premier chantier, la sobriété énergétique
Alors que la France s'est engagée avec l'Union européenne à atteindre la neutralité carbone en 2050, le mix énergétique français provient encore à 60% des hydrocarbures. Dans son plan pour la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher prévoit quatre grands chantiers qu'elle détaille sur Europe 1. "Le premier chantier, est celui de la sobriété énergétique, c'est un terme qui peut faire peur mais cela veut dire, comment on réorganise nos modes de transport, de travail, de chauffage collectif pour faire en sorte de consommer moins de carburants, moins de gaz naturel, moins de fioul", explique-t-elle.
L'efficacité énergétique
"À usage égal, vous avez une technique qui vous permet de moins consommer de carburant ou de fioul." Si ces investissements sont coûteux, la ministre se défend et certifie que les Français seront accompagnés par des politiques. "Derrière ce nouvel équipement, ils vont payer moins de factures, moins cher leur énergie, c'est un enjeu gagnant pour la planète mais gagnant aussi pour leur portefeuille", insiste-t-elle.
Développer des énergies renouvelables
Le troisième chantier du gouvernement est celui du développement des énergies renouvelables. "Nous allons avoir besoin de beaucoup plus d'énergie décarbonée", assure Agnès Pannier-Runacher. "Nous avons besoin de l'éolien terrestre, de l'éolien marin, du photovoltaïque, de la géothermie, éventuellement de l'hydrolien, tout ce qui est énergie renouvelable est bon à prendre."
Mais l'installation de certaines de ces énergies renouvelables fait parfois grincer des dents les Français. "Vous avez des avantages et des inconvénients sur chacune de ces énergies, ça se développe au cas par cas avec les habitants et les élus locaux", tient à rassurer la ministre. "Il faut regarder par territoires où l'on a des réserves foncières, où on a une acceptabilité de la population pour accueillir de nouvelles installations. Est-ce plus facile d'accueillir du photovoltaïque ? Le photovoltaïque, ça prend des mètres carrés, des hectares de terrain. L'éolien, c'est plus concentré, mais plus visible", constate-t-elle.
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Construire de nouveaux réacteurs nucléaires
La France possède aujourd'hui 56 réacteurs nucléaires. Dans son plan énergétique, le gouvernement prévoit d'en construire 14 nouveaux dont six d'ici 2050. Le chantier du premier réacteur débutera en 2028, pour une mise en service prévue en 2035. "On aura plus d'électricité nucléaire, mais comme on aura développé beaucoup plus d'énergies renouvelables en proportion relative, on rééquilibrera notre portefeuille avec probablement moins de 70% de nucléaire", certifie-t-elle.