Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a promis dimanche que le plan pauvreté comprendrait des moyens financiers supplémentaires, relevant qu'"il y aura de la dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation". Comme on lui demandait sur France 3 si le plan pauvreté, qui doit être dévoilé jeudi prochain, comprendrait des moyens financiers supplémentaires, elle a répondu : "Il y en aura, bien sûr".
Vers la fusion des aides sociales ? "Il y aura de la dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation", a-t-elle ajouté. La ministre a également indiqué qu'une éventuelle fusion des prestations sociales ne figurerait pas dans ce plan. "C'est une idée à explorer. Elle n'est pas simple techniquement et donc, je pense que nous aurons un travail de réflexion autour de cette fusion des aides sociales", a réagi la ministre. "De toutes façons, ça ne peut pas se faire avant plusieurs années, même par étapes", a insisté la ministre. "On peut ouvrir une réflexion, mais pour l'instant, nous n'avons pris aucune décision", a-t-elle encore expliqué.
"Mieux lutter contre la pauvreté tout en maîtrisant davantage les dépenses publiques." La députée LREM Christine Cloarec et l'économiste Julien Damon ont remis mercredi un rapport sur "le juste niveau de prestation" sociale, pour "mieux lutter contre la pauvreté tout en maîtrisant davantage les dépenses publiques". Avant une possible fusion des prestations sociales, qui prendrait la forme d'une "allocation sociale unique" - une piste de travail déjà évoquée par le gouvernement -, les rapporteurs proposent une "homogénéisation" de leur mode de calcul.
Des mécanismes de réinsertion à travers du "travail rémunéré" pour les bénéficiaires du RSA. Pour les bénéficiaires du RSA, le plan pauvreté va prévoir, entre autres, des mécanismes de réinsertion à travers du "travail rémunéré", "mais pas" à travers le bénévolat, a précisé la ministre. Plus généralement, la ministre a expliqué à propos du plan qu'on "ne transforme pas une société, dans laquelle il y a une proportion de Français très pauvres depuis des années, en une année".
Le gouvernement parie sur une réforme du RSA. Emmanuel Macron présentera jeudi le "plan pauvreté", principal chantier social de son début de quinquennat, très attendu par l'aile gauche de sa majorité alors que la popularité de l'exécutif est au plus bas. Plutôt que de continuer à dépenser "un pognon de dingue" - la formule présidentielle avait fait jaser - sans résultats probants sur le retour à l'emploi des plus pauvres, le gouvernement parie sur une réforme du revenu de solidarité active (RSA) pour permettre une sortie "plus efficace" de la précarité.