Dans la majorité, son nom était sur toutes les lèvres depuis trois jours. Au sein d'une République en marche ébranlée après l'annonce par Benjamin Griveaux du retrait de sa candidature après la diffusion de vidéos sexuelles, de nombreuses voix s'élevaient pour réclamer un remplacement au pied levé par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Une proposition qu'a fini par accepter la principale concernée, pourtant hésitante, mais poussée par le président de la République Emmanuel Macron en personne.
Alors que des discussions s'étaient tenues toute la journée de samedi au siège de LREM, d'importants cadres de la majorité soutenaient l'option Agnès Buzyn, parmi lesquels le patron du mouvement en personne Stanislas Guérini, le président du groupe LREM à l'Assemblée Gilles Le Gendre, mais aussi le chef de file du MoDem François Bayrou. Seulement, la ministre de la Santé, très occupée par ses dossiers, peinait à se laisser convaincre.
Agnès Buzyn avait écarté toute candidature vendredi
Car même si l'ancienne médecin spécialiste des leucémies et de la greffe de moelle confiait régulièrement son envie de se lancer en politique, les nombreux dossiers en cours, début de l'examen du projet de loi retraites, crise dans les hôpitaux, et enfin épidémie de coronavirus, semblaient autant de freins à une candidature improvisée à un mois du premier tour prévu le 15 mars. D'ailleurs, vendredi, Agnès Buzyn assurait encore qu'elle ne "pourrait pas" être candidate en raison de son agenda "très chargé" et du "surcroît de travail" provoqué par la crise du coronavirus.
"Il ne fallait pas une candidature de témoignage"
Après un week-end de réflexion, puis une rencontre avec Emmanuel Macron dimanche après-midi, Agnès Buzyn s’est finalement lancée. Et il lui reste désormais quatre semaine pour tenter de relancer une campagne qui s'apparentait chaque jour un peu plus à un chemin de croix, Benjamin Griveaux ayant été dépassé ces dernières semaines par la candidate LR Rachida Dati dans les sondages, toujours derrière la maire sortante Anne Hidalgo. Au sein du mouvement, certains compte sur elle pour donner un nouveau souffle à la campagne. "Il ne fallait pas une candidature de témoignage", confie ainsi à Europe 1 un poids lourd de LREM.
Alors qu'Agnès Buzyn va remettre sa démission dès dimanche soir, et être remplacée dans les prochaines heures au ministère de la Santé, elle assure à l'AFP se lancer dans la bataille municipale "pour gagner". "J'aime Paris, je la connais, j'y suis née, j'y habite depuis toujours, et je pense avoir beaucoup à apporter à toutes celles et tous ceux qui, comme moi, y vivent au quotidien", écrit-elle.