Les policiers grondent face à la réforme de la police judiciaire. À la veille de l'éviction d'Éric Arella, le directeur de la zone sud de la PJ ce vendredi, une manifestation avait été organisée à Marseille contre cette réforme qui doit entrer en vigueur dès 2023. Pourtant, la Direction générale de la police nationale (DGPN) veut la pousser jusqu'au bout.
Pour l'instant, il n'est pas question de reculer sur cette réforme dont le principe général est d'installer, dans chaque département, un chef de la police qui aurait autorité sur la sécurité publique, la police judiciaire, le renseignement ou encore la lutte contre l'immigration.
La lutte contre la grande criminalité organisée en question
La police judiciaire se méfie de cette réforme : elle a peur de crouler sous les dossiers de délinquance du quotidien et de ne plus pouvoir lutter contre la grande criminalité organisée, ce que les enquêteurs et le monde judiciaire résument par une "casse de l'investigation". Jusqu'à présent, la grogne des enquêteurs restait dans l'intimité des commissariats. Désormais, cette grogne a pris un nouveau virage et s'exprime au grand jour dans la rue.
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C'est tout ce que voulait éviter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui va défendre la semaine prochaine le budget à l'Assemblée nationale de la Lopmi, la loi d'orientation et de programmation du ministère pour les cinq prochaines années.
Sanctuariser la police judiciaire ?
Le directeur général de la police nationale avait eu pour consigne de faire le tour de France des services de police pour éviter que cette colère, contenue, ne vienne parasiter les débats parlementaires. Une sortie de crise possible pourrait être celle de sanctuariser la police judiciaire pour qu'elle ne soit pas concernée par cette réforme.
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Toutefois, cette solution affaiblirait considérablement Gérald Darmanin, qui répète en petit comité qu'il n'a pas l'intention d'édulcorer sa copie.