Possible cohabitation : Le Pen prévient que le titre de «chef des armées» du président est «honorifique»

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avec AFP
Le Rassemblement national est de plus en plus confiant dans sa victoire aux élections législatives et a émis un avertissement sur la répartition des pouvoirs sur la défense et la diplomatie en cas de cohabitation.

"Chef des armées, pour le président (de la République), c'est un titre honorifique puisque c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse", a prévenu mercredi Marine Le Pen, interrogée sur une possible cohabitation du chef de l'État avec Jordan Bardella. "Jordan (Bardella) n'a pas l'intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l'Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes", a ajouté la patronne des députés RN dans un entretien au quotidien régional Le Télégramme.

 

Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l'envoi en Ukraine de soldats occidentaux en février, en refusant d'exclure l'option. Il avait d'abord été fraîchement accueilli avant de voir des alliés - République Tchèque, Pologne, Etats baltes notamment - le rejoindre. Certains observateurs considéraient que la question n'était plus de savoir si, mais quand, des soldats européens seront déployés, saluant une " rupture du tabou" et plaidant pour maintenir "l'ambiguïté stratégique" qui consiste à cacher à son ennemi ce que l'on n'est pas prêt à faire.

Lors d'une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu'il faisait au contraire de "l'envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien" une "ligne rouge très claire". "Je n'entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre" un tel projet, avait-il ajouté, faisant valoir qu'il s'agissait de "(sa) position" et "celle de (son) mouvement" politique.

Une probable cohabitation

Si le Rassemblement national, très large favori des sondages, remportait les élections législatives des 30 juin et 7 juillet, une situation de cohabitation entre un président et un gouvernement de couleurs politiques différentes se mettrait en place.

Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d'une interprétation de la Constitution octroyant un "domaine réservé" au chef de l'État.