On annonçait Alain Vidalies et c'est finalement Myriam El Khomri qui a été nommée mercredi au ministère du Travail, en remplacement de François Rebsamen. Un choix qui lui a été annoncée dans la soirée de lundi par deux coups de fil successifs, d’abord de François Hollande puis de Manuel Valls. Un choix mûrement réfléchi de la part de l'exécutif.
Officiellement, un choix de Hollande, mais… Il a d'abord fallu trancher en écartant Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, et Alain Vidalies, les seuls qui étaient vraiment dans la course. Puis il a fallu décider si, oui ou non, les écologistes dissidents, Jean-Vincent Placé et François de Rugy, faisaient leur entrée au gouvernement. Ensuite, officiellement, c’est le président qui a tranché et décidé de cette nomination tant il apprécie la nouvelle ministre.
… que Valls appuie. Pourtant, dans l'entourage de Manuel Valls, on assure que c’est plutôt le Premier ministre qui aurait poussé à la nomination de Myriam El Kohmri, avec laquelle il travaille au quotidien et qu’il aurait appris à apprécier. Un ministre précise également que ce choix est aussi un coup médiatique. Choisir une femme, jeune, pour remplacer un baron de la hollandie comme François Rebsamen, c’est tout un symbole du renouvellement générationnel dont Manuel Valls se veut le représentant.
"Plus facile de faire les réformes avec quelqu’un qui a regard neuf". Quant au fait que Myriam El Kohmri n’est pas une spécialiste de l’emploi et du travail - ce que lui reproche déjà l'opposition -, Matignon rétorque qu'il s'agit d’un ministère avant tout politique et non technique. Dit autrement : les deux grandes réformes à venir - assurance-chômage et droit du travail - seront pilotées directement depuis Matignon, la ministre du Travail n'étant qu'une exécutante. "C’est plus facile de faire les réformes avec quelqu’un qui a regard neuf sur ces questions", ironise un proche de Manuel Valls.