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Alexis Delafontaine / Crédits photo : Ludovic MARIN / AFP , modifié à
Le Nouveau Front populaire se cherche toujours un possible futur Premier ministre. Et alors que les tensions ente La France insoumise et le Parti socialiste ont atteint des sommets, ce dernier a choisi l'apaisement en présentant la candidature de Laurence Tubiana. Une proposition acceptée par les Communistes et les Écologistes, mais qui ne plait pas aux Insoumis.

La gauche se cherche toujours un Premier ministre. Ce lundi soir, le Parti socialiste a proposé le nom de Laurence Tubiana pour prendre le poste de Matignon, alors que La France insoumise reprochait au PS de bloquer les négociations. La candidature a été approuvée par les écologistes et les communistes. Mais les Insoumis reprochent à la haute fonctionnaire, d'être trop "Macron compatible"

Une candidature sensée ? 

Pourtant, ce profil venu de la société civile a pourtant plusieurs atouts aux yeux de l'Alliance des gauches. Car Laurence Tubiana est une haute fonctionnaire très proche de Lionel Jospin. Elle est connue pour avoir présidé la Convention citoyenne pour le climat en 2019, à la demande d'Edouard Philippe, alors Premier ministre.

Avec cette proposition, les socialistes, écologistes et communistes, espèrent obtenir le soutien d'une partie des députés macronistes et ainsi éviter une motion de censure. "Une candidature issue de la société civile est quelque chose de précieux. Ça permet de neutraliser les potentielles guéguerres d'hégémonie entre nos différentes formations politiques. Et ça reconnaît le fait que le nouveau Front populaire a été porté par la société civile", explique la socialiste Chloé Ridel, au micro d'Europe 1. 

Un profil trop lisse pour les Insoumis

"Nous refusons toutes propositions issues de la société civile", avait pourtant prévenu La France insoumise. Et les camarades de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas du tout séduits par la candidature de Laurence Tubiana. D'autant qu'elle fut pressentie pour être Première ministre d'Emmanuel Macron. "Ce n'est pas avec elle qu'on fera la rupture", assure un député insoumis.

Ce mardi matin, Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, a justifié ce choix du parti de rejeter cette candidature, considérée comme "pas sérieuse". "Il s'agit de nous proposer une personne qui signait, il y a quatre jours, une tribune dans laquelle elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les macronistes", a-t-il pointé sur France 2. "Depuis huit jours, nous travaillons à essayer de constituer un gouvernement du Nouveau Front populaire pour appliquer le programme du Nouveau Front populaire", a-t-il appuyé.

L'unité du Nouveau Front populaire menacée

Ce refus menace l'unité du NFP, alerte Fabien Roussel, le patron du Parti communiste français. Le candidat à la dernière présidentielle accuse même La France insoumise d'avoir une lourde responsabilité dans ce naufrage. Les partenaires de LFI ne supportent plus la radicalité et l'intransigeance de Jean-Luc Mélenchon.

 

Mais Olivier Faure veut tout de même imposer la candidature de Laurence Tubiana. "Pourquoi une minorité aurait raison sur les trois autres formations politiques ?", répond le premier secrétaire du PS. Ce déchirement entre socialistes et insoumis désole François Ruffin. "Leurs dirigeants jouent aujourd'hui à se renvoyer la balle avec d'un côté, Huguette Bello c'est non, et de l'autre côté, Laurence Tubiana, c'est non. On joue au tir au pigeon, ça ne va pas du tout. Aujourd'hui, on doit être habité d'une certaine gravité, d'une responsabilité pour notre pays", a tranché le "frondeur" de LFI.

Ce nouvel échec pourrait signer la fin du Nouveau Front populaire, incapable de trouver un Premier ministre depuis les résultats du second tour des élections législatives il y a neuf jours.