L'ombre du remaniement continue de planer sur les membres du gouvernement. Trois jours après avoir confirmé Elisabeth Borne à son poste, Emmanuel Macron semble ne pas tout maîtriser et l'attente du remaniement se fait interminable.
Des tensions entre l'Élysée et Matignon
Cette attente révèle certaines tensions entre l'Élysée et Matignon. Le chef de l'État préfère remplacer quelques ministres et opter pour un remaniement technique pour l'Éducation ou la Santé, tandis qu'Elisabeth Borne privilégie le grand chambardement, avec plus d'une dizaine de changements de texte.
Emmanuel Macron veut minimiser l'impact de ce remaniement, alors qu'Elisabeth Borne y voit au contraire une opportunité pour marquer les esprits et se relégitimer.
Certaines nominations déjà acquises
Au-delà de ça, la question des équilibres politiques est aussi en jeu. Les alliés du président, le MoDem ou encore Horizons veulent être représentés dans ce futur gouvernement. Chacun pousse ses billes, sachant qu'un impératif demeure : la parité autant de femmes que d'hommes. Il faut aussi tout vérifier de fond en comble : les patrimoines, les déclarations pour éviter tout scandale dans les prochaines semaines, les affaires Cahuzac, Thévenoud, ont laissé des traces.
Pour cette raison, une liste élargie de noms de potentiels entrants a été transmise à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. "Tout ça prend du temps, mais ça avance", confiait un conseiller de l'exécutif. Certaines nominations apparaissent déjà acquises. Gabriel Attal remplacerait Pap Ndiaye à l'Éducation, Aurore Bergé succéderait à Jean-Christophe Combe au ministère des Solidarités et le député MoDem Philippe Vigier hériterait, lui, des Outre-mer.