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Jean-Luc Boujon (à Grenoble), édité par Solène Leroux , modifié à
Laurent Wauquiez avertit : il coupera les subventions accordées par la région Auvergne-Rhône-Alpes à Grenoble si son maire, Éric Piolle, persiste dans sa volonté d'autoriser le burkini dans les piscines municipales de la ville. Cette menace ne semble pas ébranler l'écologiste, mais tend l'opposition.

Une décision qui est loin de faire l'unanimité. Éric Piolle souhaite autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de Grenoble, dont il est le maire. Laurent Wauquiez, présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a averti : il coupera les subventions accordées à la ville si l'écologiste va au bout de sa volonté. Une délibération en ce sens sera présentée au conseil municipal de Grenoble le 16 mai. Cette menace ne semble pas ébranler Éric Piolle.

Le nouveau règlement des piscines grenobloises sera présenté le 16 mai prochain en conseil municipal. Un texte qui ne mentionne pas spécifiquement le mot "burkini". Mais son article 10 l'autorise de fait en supprimant toute notion d'interdiction des maillots de bain d'une certaine longueur. Pour le maire de Grenoble, Éric Piolle, le service public doit être ouvert à tous.

Un "progrès social" pour Piolle

"C'est un progrès social dans l'accessibilité du service public. Chacun peut venir à la piscine habillé comme il le souhaite, dans la mesure où il respecte l'hygiène et la sécurité", insiste l'édile. "Nous sommes profondément universalistes, et donc nous voulons cette égalité devant le service public plutôt qu'un texte qui réglemente notamment la tenue des femmes, comme souvent dans l'histoire."

Et d'ajouter : "Vous pourrez vous baigner avec un maillot couvrant si vous désirez vous protéger du soleil ou pour des convictions religieuses, cela ne nous regarde pas." Pour l'élu écologiste, "du moment que vous respectez les règles d'hygiène et de sécurité, la piscine grenobloise vous est ouverte".

Un "mauvais message" selon l'opposition

Y compris à gauche, la mesure ne fait pas que des heureux. Cécile Cenatiempo, préside le groupe d'opposition "Nouvel Air Socialistes et Apparentés" au conseil municipal de la ville aux trois roses. "C'est un mauvais message envoyé à ces millions de femmes qui se battent pour pouvoir s'habiller comme elles le veulent, pour ne pas être soumises au patriarcat imposé par certaines religions", explique-t-elle. "On ne veut pas donner crédit à ça."

Le conseil municipal du 16 mai promet donc d'être houleux. Pour enfoncer le clou, Éric Piolle met en avant l'exemple de Rennes en Bretagne, où le burkini est autorisé depuis 2018. "Cela se passe très bien", affirme-t-il.