C'est une prise de guerre qui redonne espoir aux écolos. Après avoir dit non à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, l'ancien animateur d'Ushuaïa s'est finalement jeté dans le bain avec Emmanuel Macron. Il aura fallu plusieurs rencontres et un tête-à-tête de deux heures au quartier général d'En Marche! pour que Nicolas Hulot se laisse convaincre. Les négociations ont été âpres. Car il était hors de question pour lui d'être un trophée, une caution écologique dans un gouvernement productiviste.
Le cas Notre-Dame-des-Landes. Les deux hommes sont notamment en désaccord sur le cas de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes. L'ancien animateur y est radicalement opposé alors que le président y est favorable. Selon les entourages des deux hommes, Emmanuel Macron aurait ainsi fait pression sur Nicolas Hulot, arguant qu'il pouvait toujours s'arc-bouter sur une position de principe mais qu'il pouvait aussi entrer au gouvernement et agir sur des dizaines de sujets dans le respect de la discipline gouvernementale. Il lui aurait également rappelé qu'en tant que ministre d'Etat, numéro 3 dans l'ordre protocolaire, il aurait un périmètre énorme allant jusqu'à l'énergie.
Une aventure transpartisane. Nicolas Hulot a par ailleurs été séduit par le caractère transpartisan de l'aventure Macron. Pour lui, l'écologie a toujours été et de gauche et de droite.
A Notre-Dame-des-Landes, les opposants au projet n'attendent rien d'Hulot
Pour les pro aéroports, Nicolas Hulot est l'écologiste qui s'est incliné face au résultat d'un vote favorable à la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, en juin 2016. Le choix du président ne changera donc rien à la situation actuelle, selon Alain Mustière, président de l'association pro-aéroport Les Ailes pour l'Ouest. Les anti-aéroports se disent pour leur part satisfaits de ce porte-parole. Mais ils précisent que c'est le choix du médiateur qui importe le plus.
"L'idée de remettre à plat est plutôt une bonne idée. Il faut que le médiateur accepte de faire la lumière totale", commente Françoise Vercher, coprésidente du CéDpa (cédez-pas), le collectif d'élus opposés à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. "J'ose espérer que la vérité permettra de sortir de ce dossier."
"Si l'on nous prouve que Notre-Dame-des-Landes est indispensable, là on réfléchira mais il faudrait qu'on nous le prouve", ajoute de son côté Sylvain Fresneau, éleveur et opposant historique. Une décision devrait être prise dans les six mois.