À l'Assemblée nationale, les débats sur le projet de loi de finances rectificatives s’éternisent. Suspension de séance cette nuit vers deux heures du matin. Les députés n'ont même pas eu le temps de se pencher sur la revalorisation du coup de pouce à la pompe pour le faire passer de 18 à 30 centimes ni même sur le financement de la renationalisation d'EDF. Un calendrier bousculé puisque la première lecture devait se terminer vendredi dernier.
L’exercice se transforme en calvaire pour les marcheurs. Cela devient une habitude, les députés macronistes mis en minorité, cette fois sur avec un amendement défendu par les Républicains (LR). "Le gouvernement a bien prévu un bouclier tarifaire pour ceux qui se chauffent au gaz ou à l'électricité mais rien pour ceux qui se chauffent au fioul, c'est profondément injuste." Injuste aux yeux de ce député LR.
Et face à l’exécutif, l’alliance des oppositions de gauche et de droite fait le reste pour voter ce texte allouant 230 millions d’euros de soutiens aux foyers se chauffant au fioul. 164 votes pour, 153 contre, l'amendement a été adopté.
La colère et l'exaspération de Bruno Le Maire
Les marcheurs également pris au piège des nombreux amendements de la France insoumise (LFI). "Je voudrais qu'on parle de nos pompiers", lance un député LFI dans l'hémicycle. De quoi provoquer tard dans la nuit l’exaspération du ministre de l’Économie Bruno Le Maire : "Mais mettez-vous à la place d'un de nos compatriotes qui nous voient avoir des débats interminables sur le nombre de pompiers qu'il faut recruter et pourquoi pas le nombre de gendarmes, le nombre de policiers, le nombre de CRS, le nombre de personnels hospitaliers. Évitons ce dévoiement démocratique. Revenons à ce qui est le cœur de notre discussion le pouvoir d'achat de nos compatriotes !" s'est-il exclamé.
Entre rappels au règlement et autres suspensions de séances, ce budget rectificatif est décidément loin d’être un parcours de santé pour des marcheurs jusqu’ici peu habitué à faire du surplace.