C'est un secret de polichinelle, qui devrait prendre fin ce week-end, lorsque Laurent Wauquiez fera sa traditionnelle ascension du mont Mézenc, en Haute-Loire. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sera candidat pour prendre la tête de son parti lors du Congrès qui se déroulera les 10 et 17 décembre prochains. S'il part avec le statut d'ultra-favori, ce partisan d'une ligne de droite dure trouvera sur son chemin d'autres prétendants à la présidence LR. Tous ont jusqu'au 11 octobre pour obtenir les parrainages de 13 parlementaires et 2.500 adhérents, indispensables pour pouvoir concourir. Et tous sont bien décidés à faire mentir les pronostics.
- Trois candidats déclarés
Daniel Fasquelle, le premier challenger
C'est dans un entretien au Parisien, samedi 26 août, que Daniel Fasquelle a annoncé sa candidature à la présidence des Républicains. Objectif : "redonner une envie de droite aux Français." Celui qui est actuellement trésorier du parti siège à l'Assemblée nationale depuis 2007 et son élection dans la quatrième circonscription du Pas-de-Calais. Il vient par ailleurs de renoncer à sa mairie du Touquet pour cause de non-cumul des mandats. Diplômé en droit, ancien soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de 2016, Daniel Fasquelle est aussi le plus connu des opposants à Laurent Wauquiez. Et donc celui qui, sur le papier, est le plus susceptible de lui ravir la victoire.
Florence Portelli, celle qui veut faire oublier Fillon
À 39 ans, Florence Portelli se lance dans la conquête de son parti "pour que la droite recouvre sa fierté", a-t-elle expliqué dans Le Figaro mardi. Maire de la commune de Taverny, dans le Val d'Oise, conseillère régionale en Île-de-France, elle était quasiment inconnue avant que la campagne présidentielle la propulse sur le devant de la scène. Alors porte-parole de François Fillon, Florence Portelli a défendu bec et ongles son candidat, au prix de quelques bourdes. Désormais, cette ancienne étudiante en droit, qui s'est ensuite passionnée pour la criminologie, cherche à faire oublier son image de bon petit soldat filloniste et à creuser son propre sillon. Notamment en occupant un créneau que cette pianiste estime délaissé par son propre parti : la culture.
Laurence Sailliet, l'inconnue fière de l'être
Laurence Sailliet s'est lancée avant tout le monde, dès le début du mois de juillet. "Je sais bien que c'est difficile, mais ce n'est pas insensé", disait alors au JDD cette nutritionniste de profession, membre du Bureau politique de LR. Réputée proche de Xavier Bertrand, elle ne cesse de rappeler qu'elle est candidate en toute indépendance et n'a pas été missionnée par le président des Hauts-de-France. Son manque de notoriété ? Cette femme de 44 ans compte bien en tirer parti. "On m'appelle 'l'inconnue'. Ce n'est pas un problème pour moi. Je pense même en faire mon slogan de campagne", a-t-elle déclaré au micro de LCI. Reste qu'obtenir les parrainages indispensables pour se présenter risque d'être compliqué pour Laurence Sailliet, qui s'est présentée trois fois devant les électeurs depuis 2007 et n'a jamais gagné.
- Les candidats pressentis
Maël de Calan, le juppéiste nostalgique
Conseiller départemental du Finistère, ce trentenaire a réuni ses proches, mardi soir, près de l'Assemblée nationale. En vue d'une candidature à la présidence des Républicains ? Pour les participants à cette rencontre, cela ne fait aucun doute. "Maël de Calan a cette capacité de porter une ligne avec de nouvelles idées", estime Jean Spiri, conseiller régional d'Île-de-France, dans Le Figaro. Le principal intéressé, qui s'est fait connaître pendant la primaire de 2016 en tant qu'indéfectible soutien du malheureux Alain Juppé, devrait se déclarer la semaine prochaine. Et suivre les traces de son mentor politique. "Les idées d'une droite ouverte doivent être défendues, entendues et promues dans notre formation politique à l'occasion de la campagne pour la présidence", a-t-il expliqué sur France Inter.
Roger Karoutchi, le "progressiste-gaulliste-séguiniste"
Faire les choses dans l'ordre, très peu pour Roger Karoutchi. Le sénateur des Hauts-de-Seine a assuré sur Europe 1 le 17 août dernier qu'il disposait déjà des parrainages nécessaires pour briguer la présidence des Républicains, tout en n'étant pas certain d'être candidat. "J'ai déjà dit que je réfléchissais et que j'étais un homme d'organisation", a-t-il expliqué. "Je ne serai candidat que si j'ai le sentiment que le message un peu progressiste, gaulliste, séguiniste, n'est pas porté." L'ancien eurodéputé, ex-secrétaire d'État chargé des Relations avec le parlement sous Nicolas Sarkozy, veut d'abord se concentrer sur les sénatoriales de septembre. "Et le 24 septembre, au soir, je dirai ce que je pense."