Il y avait de la joie, bien sûr, mais aussi une pointe de soulagement. En s'offrant la présidence des Républicains avec 74,64% des suffrages exprimés, Laurent Wauquiez s'est imposé comme le leader incontesté de sa famille politique, dimanche soir. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est sorti de 24 heures de scrutin électronique avec une légitimité plus importante encore que prévu.
Pas de second tour. D'abord parce que Laurent Wauquiez s'épargne la tenue d'un second tour dimanche prochain, ce qui, au vu de son statut de favori et du manque de notoriété des deux candidats face à lui, Maël de Calan et Florence Portelli, aurait été un véritable camouflet. En ayant réuni presque les trois quarts des suffrages exprimés sur son nom, l'homme à l'inénarrable parka rouge coupe court à tout débat sur sa légitimité.
Près de 100.000 votants. D'autant que la grande inconnue de ce scrutin, la participation, a été bien plus importante qu'anticipé. Quelque 99.600 personnes, sur les quelque 234.000 adhérents à jour de cotisation au 30 juin 2017 que compte officiellement le parti, ont participé au vote. Cela peut sembler faible à première vue : plus de 155.000 militants - UMP à l'époque - avaient voté en 2014, lorsque Nicolas Sarkozy était candidat à la présidence du parti. Et Laurent Wauquiez recueille, dans l'absolu, les voix de 31% seulement des adhérents de sa famille politique.
Mieux qu'espéré. Mais c'est bien mieux qu'espéré. Dans les semaines qui ont précédé, les adversaires de Laurent Wauquiez, notamment Florence Portelli, avaient prévenu qu'une faible participation porterait un coup à la légitimité du vainqueur. Et les équipes du favori sont elles-mêmes restées très prudentes sur la question, estimant que l'expression de 50.000 militants serait déjà un moindre mal dans un contexte d'inflation électorale - quatre élections en moins de deux ans - et de déception, après l'élimination dès le premier tour de la présidentielle du candidat investi François Fillon. Finalement, avec près de 100.000 votants dimanche, soit près du double qu'attendu officiellement, Laurent Wauquiez écarte toute prise pour d'éventuelles critiques sur sa légitimité.