Éric Zemmour n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle mais c’est tout comme. Le polémiste semble en effet avoir lancé sa campagne électorale ce samedi avec la création de son site "Croisée des chemins", où il mettra notamment en ligne des inscriptions pour les conférences de son nouveau livre "La France n'a pas dit son dernier mot", à paraître le 16 septembre. Une manière de promouvoir ses idées, qui séduisent de plus en plus d’électeurs d’extrême droite mais aussi de droite. Selon Bernard Sananes, président de l’institut de sondages Elabe, la candidature du polémiste, crédité de 8% d’intentions de vote au premier tour, pourrait bien rebattre les cartes du jeu électoral de l'ensemble de la droite.
"Il n’y a qu’un Français sur cinq qui ne le connaît pas"
"On se rend compte qu’Éric Zemmour mord sur tous les électorats, de l’extrême droite à la droite", explique-t-il sur Europe 1. "Il mord sur l’électorat de Marine Le Pen, de Nicolas Dupont-Aignan et du candidat de droite". Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour Le Parisien et France Info, Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National, passerait sous la barre des 20% d'intentions de vote si la candidature d'Éric Zemmour se confirmait. "Il est crédité de 8% d’intentions de vote, nettement au-dessus de la barre des 5%", souligne Bernard Sananes. "Ce n'est pas négligeable". Comment expliquer ce potentiel électoral ? Chroniqueur sur CNEWS dans l’émission quotidienne "Face à l’info", présentée par Christine Kelly, Eric Zemmour s’est imposé comme une figure incontournable du paysage médiatique français. "Il n’y a qu’un Français sur cinq qui ne le connaît pas", souligne Bernard Sananes. "Beaucoup de gens pensaient qu’il n’était pas si connu que ça".
Une personnalité "clivante"
Outre sa notoriété, Éric Zemmour est une personnalité "clivante", estime le président d'Elabe. Et c'est un atout. Les déclarations choc du polémiste lui permettent en effet de rester au cœur du débat et dans l'esprit des électeurs. "Il a un taux de mauvaise image qui est le même que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen", ajoute Bernard Sananes. "Et un Français sur cinq a une bonne opinion de lui".
Le président d’Elabe n’est cependant pas certain que la popularité d’Éric Zemmour suffise pour que l'éditorialiste s’impose face à ces ténors de la politique. "Quand on est candidat, on est plus polémiste, éditorialiste, animateur télé", estime-t-il sur Europe 1. "On rentre dans un nouveau terrain de jeu. Il ne sera plus regardé de la même manière. Est-ce que ça va le booster ou au contraire freiner la dynamique que l'on observe aujourd'hui ?", s'interroge Bernard Sananes. Éric Zemmour n'est en tout cas qu'au début du chemin. Il lui faudra en effet obtenir 500 signatures d'élus pour pouvoir concourir à l'élection présidentielle. Une échéance "compliquée" selon Bernard Sananes. Mais pas de quoi décourager le polémiste qui compte sur la sortie de son livre et sa tournée à la rencontre des Français pour s'imposer comme un candidat sérieux.