L'écho de la parole présidentielle est sans doute déjà parvenu aux oreilles d'Édouard Philippe. Entre Le Havre et Nouméa, plus de 16.000 kilomètres de distance et pourtant c'est beaucoup moins entre la Seine-Maritime et l'Élysée. D'autant qu'Emmanuel Macron s'est laissé aller à une confidence lors d'un bain de foule calédonien. Le chef de l'État estime que son ancien Premier ministre fait partie de ceux qui pourraient lui succéder en 2027. Une petite phrase lâchée comme ça, l'air de rien.
"Prendre le relais"
Après une cérémonie militaire, Emmanuel Macron s'offre un bain de foule. En Nouvelle-Calédonie, 40% des électeurs lui ont fait confiance au premier tour de la dernière présidentielle. Alors le chef de l'État profite de cette parenthèse loin de Paris, même si la politique n'est jamais très loin. "2027, peut-être que monsieur Édouard Philippe vous remplacera", lance un homme présent dans la foule au président de la République. "Je souhaite en tout cas qu'il y ait vraiment une suite dans ce qu'on a mis en place et que celles et ceux qui m'ont accompagné depuis maintenant six ans puissent prendre le relais", lui répond Emmanuel Macron.
>> LIRE AUSSI - Émeutes, «retour de l'autorité», écologie, éducation... Ce qu'il faut retenir de la prise de parole d'Emmanuel Macron
Édouard Philippe, un ami. Le mot est inhabituellement chaleureux envers son ancien Premier ministre et la confidence sur sa succession à l'Élysée est tout aussi rare. Mais ce sera la seule parenthèse métropolitaine dans cette journée entièrement consacrée aux sujets locaux. Dans le milieu de matinée, Emmanuel Macron est reçu au Sénat Coutumier, l'instance politique des Kanaks, à qui il redit sa volonté de rassemblement. "Notre devoir commun, c'est maintenant de bâtir l'avenir et je crois que l'erreur dans laquelle nous ne devons pas nous enfermer, c'est de simplement regarder le passé. Au fond, de trouver une forme de confort dans une instabilité permanente", souligne le chef de l'État.
Emmanuel Macron réunira mercredi indépendantistes et non-indépendantistes avant de prononcer un grand discours sur le statut à venir de la Nouvelle-Calédonie. Les 100 jours semblent désormais bel et bien dans le rétroviseur.