Emmanuel Macron dévoile (enfin) son programme. L'ancien ministre de l'Economie a égrené une série de mesures dans une interview au Parisien, jeudi, et il devrait poursuivre dans la matinée avec une conférence de presse. Le candidat d'En Marche veut notamment interdire "aux parlementaires l'emploi de proches ou de membres de leur famille, pour mettre fin au népotisme" (pour le détail de son programme, c'est par ici).
"Quand il s'agit d'argent public, on ne doit pas pouvoir embaucher ses proches". "Nous interdirons aux parlementaires l'emploi de proches ou de membres de leur famille, pour mettre fin au népotisme. Cette disposition vaut d'ores et déjà pour les cadres d'En marche !. Je ne suis pas du tout contre les emplois familiaux, quand on les rémunère sur ses propres subsides. Mais quand il s'agit d'argent public, on ne doit pas pouvoir embaucher ses proches", affirme le leader d'En Marche !.
Une loi de "moralisation de la vie publique". L'ex-ministre de l'Économie, qui s'est engagé la semaine dernière lorsqu'il a scellé son alliance avec François Bayrou (MoDem) à mettre en oeuvre une "loi de moralisation de la vie publique", en précise plusieurs autres volets. Il propose ainsi de "réduire drastiquement les conflits d'intérêts, en interdisant par exemple aux parlementaires d'exercer des activités de conseil". "On ne peut pas faire la loi pour tous tout en étant parallèlement au service de quelques-uns", justifie-t-il.
Il veut également "fiscaliser l'intégralité de la rémunération des parlementaires, notamment l'IRFM", à savoir l'indemnité représentative de frais de mandat. "Un parlementaire doit vivre comme un cadre commercial. Il a des frais qui sont liés à son activité ? Très bien, il peut les déduire. Mais il doit donner ses justificatifs, contrôlables par le fisc. Il faudra aussi que des nouvelles règles s'appliquent à toutes les fonctions électives et ministérielles", plaide-t-il.
La fin du régime spécial pour les parlementaires."Les règles seront les mêmes pour tous les régimes [de retraites]. Ce sera la vraie fin des inégalités entre fonctionnaires et salariés du privé", explique-t-il. Promettant de ne pas modifier l'âge de départ à la retraite et de ne pas baisser le niveau des pensions "durant le quinquennat", Emmanuel Macron souhaite, s'il est élu en mai, "engager dès le début, avec les partenaires sociaux les négociations" sur ce sujet.
Redonner la "confiance" aux jeunes. "Un euro versé pour cotisation ouvrira droit aux mêmes droits, quels que soient votre secteur, votre catégorie ou votre statut. Pour celles et ceux qui sont à au moins cinq ans de la retraite, rien ne changera", précise-t-il. L'enjeu n'est pas d'assurer l'équilibre financier du système, qui a été "amélioré", mais de redonner de la "confiance" à des jeunes qui "ne croient plus en notre système", souligne-t-il.
"La réforme va permettre d'accompagner les transformations de la société et les multiples évolutions de carrière des individus. Pour ceux qui ont changé plusieurs fois d'employeur, la reconstitution de carrière est aujourd'hui un casse- tête. Enfin, le système sera plus juste car l'actualisation sera calculée, à terme, en fonction de l'espérance de vie, qui n'est pas la même pour un ouvrier et un cadre supérieur", développe le candidat d'En Marche !.