La sécurité, c'est l'une des préoccupations des Français. Valérie Pécresse en a conscience et surfe sur la vague. Ce jeudi, au commissariat de Salon de Provence, la candidate à l'élection présidentielle est revenue sur ses propos tenus le matin même et cette phrase : "Il faut sortir le karcher de la cave", en référence à la citation de Nicolas Sarkozy en 2005.
20.000 places de prison supplémentaires
Elle explique : "Si vous voulez mettre hors d'état de nuire les délinquants, il faut réhabiliter les courtes peines de prison, ces courtes peines de prison qui ne sont plus jamais exécutées depuis, notamment, Christiane Taubira." La candidate veut, dit-elle, nettoyer les quartiers, traquer, harceler les caïds, les délinquants et les dealers avec, aussi, cette autre mesure.
"Nous allons promettre de réaliser 20.000 places de prison supplémentaires et nous les ferons. Mais elles ne sortiront pas de terre dès l'été. On est en crise d'autorité, on vit une impunité permanente des délinquants. Eh bien, on va ouvrir des centres de détention provisoire dans des bâtiments désaffectés."
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Une réponse au laxisme dénoncé par les policiers
Des centres de détention qui seraient dédiés aux primo-condamnés et aux courtes peines avec bracelet électronique. Valérie Pécresse a proposé, également, la mise en place d'une école de formation unique des policiers municipaux. Autrement dit "des brigades coup de poing" aidées de l'armée pour sécuriser la population et les "62 zones de reconquêtes républicaines".
Une "réponse au laxisme longtemps dénoncé par les services de police", commente Davido Reverdy, policier et secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police Nationale. "On ne va pas monter au créneau contre des gens qui veulent de la fermeté. Bien au contraire. Quant à sa demande de brigades coup de poing, bien évidemment, pourquoi pas. J'y ajouterai également le renseignement criminel". Afin de pouvoir "reconquérir les cités", mais non pas "une cité après l'autre", mais "toutes les cités ensemble".
"La situation est grave"
Ce qui nécessite de "gros moyens humains et matériels", pour le représentant syndical. "L'insécurité est réelle, ce n'est plus un sentiment. On ne cesse de le dire. C'est vrai que, politiquement, c'est plus sympa de parler de sentiments parce que ça se dédouane de responsabilités quant à la réalité des faits. Mais en attendant, la situation est grave."
Dorénavant, les services de police attendent des actions des politiques. "Ce sont des actes que l'on veut. Parce que cette phrase du karcher, on l'a déjà entendue il y a quelques années, sans parler de justice. Parce qu'il faut coller la justice à ces propositions-là et obliger à la fermeté de la justice", ajoute le policier.
Car certes, le Covid occupe le débat public, mais il ne faut pas oublier "l'insécurité", "les trafics et les armes" ainsi que "la drogue" qui "pourrissent la vie de la population depuis plus de 2 ans", insiste Davido Reverdy. Et cela passerait, pourquoi pas, par le rétablissement "des petites peines de prison".