François Fillon a de nouveau ciblé samedi en Corse son concurrent dans la présidentielle Emmanuel Macron, l'accusant de "supercherie" et "de faire semblant d'être un dissident" mais aussi de porter un projet dans "la continuation" de celui de François Hollande.
"Emmanuel Hollande." "Macron fait semblant d'être un dissident. Il se présente aux élections contre le Parti socialiste. Il fait semblant d'être un candidat qui rassemble l'ensemble des Français (...) des anciens communistes jusqu'aux ultra libéraux", a-t-il lancé à Biguglia, en Haute-Corse. Distancé dans les sondages par le candidat d'en Marche!, qu'il surnomme "Emmanuel Hollande", le candidat de la droite avait déjà attaqué son rival vendredi soir lors d'un meeting à Toulon.
"Ça sera dur pour Estrosi." Informé par deux journalistes que le candidat d'En marche! était reçu samedi matin à Marseille par le président LR de la région PACA Christian Estrosi, François Fillon a d'abord ri, avant de glisser, selon ces journalistes, que "Christian Estrosi devrait faire attention à ce qu'il dit". Le président de région PACA avait été hué et sifflé au meeting de Toulon, les partisans de François Fillon ne lui ayant pas pardonné d'avoir demandé le retrait de leur champion empêtré dans ses ennuis judiciaires. "Ça sera dur pour lui" aussi au meeting du 17 avril à Nice, ville dont Christian Estrosi était le maire, a également pronostiqué le candidat de la droite.
"Vote de résistance." A Biguglia, l'ex-Premier ministre a également jugé qu"'une partie" des Français "pouvaient se laisser prendre à cette supercherie jusqu'à ce que les masques tombent". "Les hiérarques du Parti socialiste rejoignent les uns après les autres 'Emmanuel Hollande'" dont "le slogan - En marche! - est tellement moderne qu'il était celui de Jean Lecanuet à l'élection présidentielle dans les années 60", a-t-il raillé. Faisant un lien avec les affaires dans lesquelles il est empêtré, François Fillon a jugé que pour "faire gagner" Emmanuel Macron, "ils ont imaginé la stratégie la plus antidémocratique (...) qui consistait à contraindre le candidat de l'alternance candidat de la droite et du centre à se retirer de l'élection présidentielle", avec "deux mois et demi de cabale largement relayée par notre système médiatique".
"Une majorité de Français veut une alternance politique, un changement radical, des réformes profondes", a-t-il estimé, appelant les électeurs à "un vote de résistance".