Jean-Luc Mélenchon a estimé mercredi que sa présence au second tour de la présidentielle, rendue crédible par plusieurs sondages récents, serait "un événement énorme" et que son potentiel duel avec Emmanuel Macron serait "plus honorable" que si l'extrême droite se qualifiait.
Interrogé en conférence de presse sur la dynamique sondagière qui le donne dans certaines enquêtes, juste derrière Marine Le Pen, mais devant Eric Zemmour et Valérie Pécresse, le tribun a répondu : "Ça donne la perspective d'un événement énorme". "Si le second tour c'est Macron - Mélenchon, c'est là que se posent des questions tranchées", a-t-il jugé. Tandis que "s'il y a un candidat d'extrême droite en face (du président sortant), il ne va pas aller le chercher sur les retraites ou l'école, car ils sont d'accord".
"Ce sera difficile pour moi jusqu'au bout"
Un duel entre l'Insoumis et Emmanuel Macron, qui caracole en tête des sondages, serait "plus honorable, plus classique avec la gauche contre la droite", a ajouté Jean-Luc Mélenchon. "Un autre second tour est possible", a-t-il scandé en référence au slogan de sa nouvelle affiche, "Un autre monde est possible". Cela peut avoir "un impact sur les gens de la gauche désespérée et des quartiers populaires, de dire qu'ils peuvent faire en sorte que Mélenchon soit au second tour".
"Si vous ne m'y mettez pas, la retraite à 60 ans, le blocage des prix et le SMIC à 1.400 euros" ne seront pas dans le débat, a insisté le député des Bouches-du-Rhône. Il a confié : "Il règne dans notre équipe beaucoup d'allégresse, de bonheur, on est allés chercher notre position avec les dents, cela fait 16 mois qu'on est en campagne".
Mais Jean-Luc Mélenchon n'a pas "voulu fanfaronner" : "Beaucoup de choses se jouent à la fin" et "ce sera difficile pour moi jusqu'au bout".
Jean-Luc Mélenchon dénonce des actes de trahison
Questionné sur les critiques de la socialiste Anne Hidalgo et de l'écologiste Yannick Jadot sur ses positions géopolitiques et la guerre en Ukraine, pour laquelle il plaide le "non-alignement" vis-à-vis des Russes ou des Américains, le chef de file des Insoumis a lancé : "Les coups partent dans le dos, ceux qui sont censés être dans ma famille politique au sens large oublieraient l'extrême droite ?"
Le quatrième de la présidentielle de 2017 a ajouté : "Alors que le second tour est possible, ils sont surtout préoccupés par m'en empêcher. Mais c'est moi ou qui ? Le Pen ou Zemmour. Ils signent pour ça ?"