Macron-Le Pen : le film du duel chez Whirlpool

En visite surprise mercredi midi sur le site de Whirlpool à Amiens, Marine Le Pen a tenté de prendre de court Emmanuel Macron. Reportage dans les deux camps.
Entre les deux, la guerre est belle et bien déclarée. Mercredi, sur le parking de l'usine Whirlpool, à Amiens, les deux candidats se sont affrontés par images interposées . Une bataille en direct des chaînes d'info qui lance véritablement la campagne du second tour après trois jours atones. Europe 1 revient sur les coulisses de cette journée chez les deux candidats.
Pour Marine Le Pen, le pari des selfies
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Aller voir les salariés de Whirlpool, Marine Le Pen y songeait, mais la date n'était pas calée. C'est en voyant qu'Emmanuel Macron allait mercredi à Amiens qu'elle a décidé de faire un coup . Une visite surprise avec les salariés en grève pour marquer le contraste avec son rival qui discute avec des délégués syndicaux à la Chambre de commerce... pendant qu'elle, fait des selfies avec les ouvriers .
" Je ne suis pas à manger des petits fours avec quelques représentants "
"Je suis ici à ma place au milieu des salariés qui résistent à cette mondialisation sauvage. Je ne suis pas à manger des petits fours avec quelques représentants qui en réalité ne représentent qu'eux-mêmes".
Une vraie bataille d'image, surtout quand Emmanuel Macron se rend à son tour sur le terrain : il est accueilli par des sifflets et des "Marine Présidente". Les cadres frontistes jubilent en voyant les images en direct à la télévision. Au final, Marine Le Pen sera resté près de 20 minutes sur le parking de Whirlpool. Un coup de communication qui lui a permit de prendre de court Emmanuel Macron. "Il y aura d'autres surprises, mais elle ne suivra pas à la trace Emmanuel Macron", prévient son entourage.
Pour Emmanuel Macron, le déclic
Macron-Le Pen : le film du duel chez Whirlpool par Europe1fr
N'allez pas dire à Emmanuel Macron qu'il court après Marine Le Pen ou qu'elle lui impose son rythme . Son équipe de campagne est formelle : la décision d'aller à l'usine avait été prise "avant" qu'ils ne découvrent que Marine Le Pen était sur place. Benjamin Griveaux, le porte-parole d'Emmanuel Macron, était là quand le candidat a découvert la venue de son adversaire à l'usine. Il raconte :
"La réunion avait commencé avec l'intersyndicale, proposant de venir rencontrer les salariés, ce qu'il a tout de suite accepté. Donc bien avant que Marine Le Pen ne vienne faire son coup de communication avec trois caméras. Elle est restée 10 minutes et elle est repartie . Ce n'est pas un coup dur pour une raison très simple : quand vous faites de la com', vous n'êtes pas dans la politique."
Une version confirmée par les syndicalistes présents à ce moment. Reste que cet épisode marque la fin d'une période de flottement de 36 heures pendant lesquelles le candidat a hésité. Emmanuel Macron a compris, mercredi, que rien n'était gagné d'avance. Il promet désormais qu'il ne "laissera pas un centimètre d'espace, pas une seconde de répit à la candidate du FN". Un membre de son équipe ajoute : "Il y aura au moins un événement par jour jusqu'à la fin de la campagne."